La job machine américaine redémarre

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  683  mots
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Le département du Travail a fait état vendredi de 243.000 créations d'emplois non agricoles en janvier, le chiffre le plus élevé depuis avril, et d'un taux de chômage en baisse à 8,3%, son plus bas niveau depuis février 2009. Une bonne nouvelle pour la croissance saluée par les marchés.

L'embellie sur le marché américain de l'emploi s'est poursuivie en janvier, avec le plus fort rythme de créations d'emplois observé en neuf mois, et le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau depuis près de trois ans, reflétant l'impact de la croissance enregistrée au quatrième trimestre 2011 en ce début de nouvelle année. Le département du Travail a fait état vendredi de 243.000 créations d'emplois non agricoles en janvier, le chiffre le plus élevé depuis avril, et d'un taux de chômage en baisse à 8,3%, son plus bas niveau depuis février 2009. Depuis août, le taux de chômage a perdu 0,8 point de pourcentage.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne 150.000 créations d'emplois et un taux de chômage à 8,5%, comme au mois de décembre. Le chiffre des créations de postes de décembre a été révisé en légère hausse à 203.000 contre 200.000 annoncé le mois dernier, et celui de novembre a été revu en nette hausse à 157.000 contre 100.000. Le secteur privé a assuré en janvier la totalité des créations d'emplois avec 257.000 postes créés, un plus haut niveau depuis avril, alors que le secteur public en supprimait 14.000. Par ailleurs, le salaire horaire moyen a progressé de quatre cents, ce qui devrait contribuer à soutenir la consommation.

Selon le rapport du département du Travail, le ralentissement attendu de la croissance économique américaine au premier trimestre n'a pas encore eu d'effet sur les décisions d'embauches des entreprises. "C'est une bonne surprise, et c'est le premier chiffre de l'emploi qui soit vraiment bon depuis la récession", commente Philippe Weber, responsable études et stratégies chez CPR AM. Ces chiffres nettement meilleurs qu'attendu ont donné un coup de fouet aux marchés actions en Europe et au dollar. L'indice Dow Jones a ouvert en hausse de 0,55%, le S&P500 de 0,66% et le Nasdaq de 1%. "C'est certainement d'un grand soutien pour la reprise américaine et cela suggère que le rebond prend de l'ampleur", ajoute Brian Dolan, stratège en chef des marchés chez FOREX.com

Quel impact sur la politique monétaire ?

La Réserve fédérale américaine avait annoncé la semaine dernière le maintien probable des taux à près de zéro jusqu'au moins fin 2014, au nom notamment d'un taux de chômage élevé. Le président de la Fed Ben Bernanke avait dit réfléchir à de nouvelles mesures de soutien à l'économie, mais, face à cette embellie sur le marché de l'emploi, les dirigeants de la Fed pourraient bien faire marche arrière. La banque centrale américaine a déjà racheté 2.300 milliards de dollars d'obligations pour maintenir les taux bas et relancer l'économie.

Les Etats-Unis ont connu une accélération de la croissance en rythme annuel sur les trois derniers mois de l'année 2011 à 2,8%, contre 1,8% au trimestre précédent. Toutefois, la reconstitution des stocks des entreprises a compté pour les deux tiers de cette hausse, ce qui devrait provoquer un ralentissement de la croissance au premier trimestre 2012. La crise budgétaire qui sévit en Europe, où plusieurs Etats sont déjà entrés en récession, devrait affecter les exportations américaines et donc peser sur la croissance.

Cependant, on observe encore certains signes de vigueur de l'économie américaine, comme des ventes d'automobiles soutenues en janvier, une activité manufacturière qui a atteint un plus haut de sept mois ou encore la baisse de la moyenne mobile sur quatre semaines des inscriptions au chômage. On compte encore toutefois 19,3 millions d'américains sans emplois ou sous-employés.

Restent des raisons de se montrer prudents. Le taux de chômage a certes reculé pour le cinquième mois consécutif, mais en partie du fait de l'abandon des recherches d'emplois par certains Américains, lassés de ne pas trouver de travail. Un indice, qui inclut les personnes qui ont cessé les recherches d'emploi et celles qui travaillent à mi-temps mais qui souhaiteraient travailler davantage, s'est inscrit à 15,1% en janvier contre 15,2% en décembre.