La banque centrale sud-africaine accuse la Fed et la BCE

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  302  mots
AFP - Gill Marcus, gouverneur de la banque centrale sud-africaine
Les économies émergentes sont menacées par les politiques accommodantes des banques centrales américaine et européenne, a dénoncé Gill Marcus, gouverneur de la banque centrale sud-africaine. Les flux de capitaux qui se retournent vers les émergents risquent en effet d'entraîner une appréciation excessive des devises.

Les économies des pays émergents sont exposées au risque d'être inondées de capitaux à cause des politiques accommodantes de la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et d'Angleterre, selon Gill Marcus, gouverneur de la banque centrale sud-africaine. Dans une tribune publiée par le Financial Times ce vendredi, elle estime qu'il "est temps que les économies avancées fassent plus attention aux effets de flux de capitaux excessifs et volatils sur les marchés émergents". Confrontées à la crise financière, à celle de la dette, et au ralentissement économique, les banques centrales des pays les plus avancés ont fortement réduit les taux d'intérêt et ont ouvert le robinet des liquidités pour tenter de relancer l'économie. Les investisseurs, les poches pleines de capitaux qui rapportent peu dans ces pays, peuvent être tentés d'investir dans les pays émergents où les taux d'intérêt sont plus attractifs, entraînant un renchérissement de ces monnaies.

"Une appréciation excessive d'une devise entraîne inévitablement une perte de compétitivité pour les fabricants nationaux", rappelle Gill Marcus, qui passe ensuite en revue l'éventail des mesures à disposition des banques centrales de ces pays pour contrer le phénomène. L'abaissement des taux se heurte au risque d'inflation, la constitution de réserves pour intervenir n'est pas extensible à l'infini et l'efficacité de contrôler l'entrée de capitaux reste à démontrer, selon lui. Tout en souhaitant éviter une guerre des devises, le gouverneur de la banque centrale sud-africaine déplore que "trop souvent les débats sur la manière de relancer une croissance durable dans le monde" restent du domaine des économies les plus importantes. "Il faut mieux considérer les implications des choix sur les économies plus petites".