La BCE maintient son principal taux directeur à 1%

Inchangé depuis décembre 2011, le principal taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) a été maintenu à 1%, son plus bas niveau historique, a annoncé mercredi l'institution dirigée par Mario Draghi. En conférence de presse, ce dernier a indiqué qu'il n'envisageait pas, pour le moment, d'abandonner les mesures anti-crise.
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La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mercredi le maintien de son principal taux directeur à 1%, son plus bas niveau historique auquel il stationne depuis décembre. Les taux de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt demeureront également inchangés, à respectivement 1,75 % et 0,25 %. La grande majorité des économistes s'attendait à ce statu quo sur le baromètre du crédit en zone euro, sur fond à la fois de fragilité de la situation économique en zone euro et de menaces inflationnistes liées notamment au prix du pétrole.

Le président de la BCE Mario Draghi a indiqué lors de sa conférence mensuelle à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs qu'il n'envisageait pas pour le moment d'abandonner ses mesures anti-crise et de revenir à une politique monétaire plus orthodoxe. "Toute discussion sur une stratégie de sortie (de ces mesures) est prématurée à l'heure actuelle", a-t-il déclaré. Pour lui, ni le niveau de l'inflation, dont les perspectives sont "fermement ancrées", ni la situation économique, "plus faible qu'attendu" ou le niveau "élevé" du chômage en zone euro ne permettent d'entamer ce retrait.

Pour la Bundesbank, le taux de 1% est trop faible en regard d'une inflation au-dessus de 2%

La Bundesbank critique en particulier le niveau du taux d'intérêt directeur de la BCE, maintenu mercredi à 1%, son plus bas historique qu'il a retrouvé en décembre. Pour la Bundesbank, ce taux est trop faible en regard d'une inflation au-dessus de 2%, soit au-delà du seuil que doit faire respecter la BCE à moyen terme, et surtout en regard d'une économie allemande qui se porte bien et où la crainte d'une bulle immobilière se fait jour. Elle s'inquiète également de la générosité de la BCE en faveur des banques de la zone euro, avec ses deux prêts à long terme -trois ans, une échéance inédite- en décembre dernier et février.

En décembre, la BCE avait introduit des prêts à plus long terme en faveur des banques de la zone euro, menacées d'être à court de liquidités et dans l'espoir qu'elles desserrent les conditions du crédit aux ménages et aux entreprises. Au total, la BCE a accordé 1.000 milliards d'euros sur trois ans -contre un an maximum jusque-là- à quelques 800 établissements au cours de deux opérations menées en décembre et février. Or la Bundesbank pense que cela risque d'entraîner des pertes pour la BCE si certaines banques ne sont pas capables de rembourser. "Le président de la BCE est celui qui a le dernier mot" dans le débat sur une "stratégie de sortie", a rétorqué Mario Draghi. Et mercredi lors de la réunion du conseil des gouverneurs, "il n'y a pas eu de discussion sur un changement des taux", a-t-il souligné.

Commentaires 3
à écrit le 04/04/2012 à 17:08
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Je pense quela politique actuelle de la BCE est pragmatique, raisonnée, intelligente, et qu'il ne faut surtout pas écouter les Allemands qui ne pensent qu'à leur petite tirelire et qui doivent apprendre à jouer collectif. Bravo M. Mario Draghi.

le 04/04/2012 à 21:34
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Et moi, je pense que la même politique déraisonnable et stupide ne profite qu'à une seule catégorie de la population européenne : les banquiers. Pour ceci, il est vrai qu'il faut ruiner les classes moyennes par une inflation qui s'accélère. Heureuse...

à écrit le 04/04/2012 à 14:42
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"dont l'effet sur le crédit aux entreprises se fait toujours attendre."... Allooons, soyons sérieux : elles savent ce qui va arriver, elles.

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