Le Brésil réduit sa prévision de croissance pour 2012 de 40%

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  392  mots
Dilma Rousseff - Copyright Reuters
Le Brésil a admis lundi qu'il sera difficile pour le pays d'atteindre le taux de croissance prévu de 4,5% en 2012, tout en estimant qu'il sera plus élevé que celui de l'an dernier, en mettant en cause l'instabilité de la zone euro.

Le Brésil a-t-il eu les yeux plus gros que le ventre en prévoyant une croissance de 4,5% en 2012 ? Le pays a dévoilé hier une prévision bien moins spectaculaire : au moins 2,7%, soit une révision à la baisse de près de 40%. En cause : la crise, notamment dans la zone euro. "Si la crise empire, si le problème de la Grèce n'est pas réglé, alors il nous sera difficile d'atteindre un taux de croissance de 4,5%", a déclaré le ministre des Finances Guido Mantega lors d'une conférence de presse, lundi.

Il a toutefois ajouté que la sixième puissance économique du monde jouissait de "conditions plus favorables que d'autres pays pour réagir à une aggravation de la crise et continuer à connaître la croissance. "Je ne dis pas (que nous atteindrons) 4,5%, mais nous serons au-dessus des 2,7% de croissance atteints en 2011", a-t-il précisé.

"Prêt à 100%" à faire face à la crise

En 2011, le PIB du Brésil n'a augmenté que de 2,7%, contre 7,5% en 2010 et à fin février, la Banque centrale tablait sur une croissance de 4,5% pour l'année en cours. Mais la crise et ses conséquences ne font pas peur à la présidente, Dilma Roussef, qui a déclaré ce lundi que son pays était "prêt à 300%" à résister aux effets de la crise européenne. "L'autre jour, on me demandait si nous étions préparés à ce qui pourrait arriver en Europe. Je peux vous assurer que nous sommes prêts à 100%, voire 200% et même 300%", a affirmé la présidente lors d'"un discours prononcé à Santa Catarina dans le sud du pays.

"Nous allons résister à la crise en créant des emplois, en investissant dans des infrastructures et des activités sociales pour permettre au pays de croître et une meilleure distribution des revenus", a assuré Rousseff qui s'oppose aux mesures d'austérités européennes comme seul moyen de sortir de la crise. "Ces dernières années, à partir du gouvernement du président Luiz Inacio Lula da Silva, le Brésil a tenu à s'armer pour faire face aux crises externes. Si vous vous souvenez bien, par le passé, quand le monde éternuait, nous attrapions une pneumonie. Aujourd'hui nous n'attrapons plus de pneumonie", s'est félicité Dilma Rousseff, assurant que le Brésil était même sorti "plus fort" de la crise de 2008 et 2009.