Pour le FMI, l'Europe doit en faire encore plus pour la croissance

Par latribune.fr (Source AFP)  |   |  507  mots
Christine Lagarde, directrice générale du FMI - Copyright AFP
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde distribue ses conseils aux dirigeants de la zone euro pour relancer la croissance: plus de réformes structurelles et un "meilleur partage du fardeau budgétaire" pour tous, moins d'austérité en Grande-Bretagne mais toujours autant en Grèce.

"Il faut faire plus pour soutenir la croissance", estime Christine Lagarde. Lors d'une conférence de presse à Londres, la directrice générale du Fonds monétaire international a suggéré aux pays membres de de l'Union européenne de mettre en oeuvre des "réformes structurelles" afin de faire redémarrer la hausse de la production. Toutefois, "nous ne pensons pas que la situation budgétaire des Etats membres" leur permette de faire repartir la croissance grâce à des mesures de relance.

"Convaincre les marchés"

En revanche, un "meilleur partage du fardeau budgétaire" entre les pays utilisant la monnaie unique serait la bienvenue, sans préciser si cela  devrait se traduire par la création d'euro-obligations, de nature à mutualiser leurs dettes. "Il y a beaucoup de moyens pour y parvenir", a-t-elle seulement ajouté. La directrice du FMI avait déjà envisagé une telle solution au mois de janvier, parlant alors "d'obligations conjointes" destinées à "convaincre les marchés de la viabilité de l'euro".

Berlin s'oppose fermement à ces "eurobonds" défendus notamment par la France. Le président français François Hollande s'est ainsi déclaré "prêt à tout mettre sur la table" lors du sommet européen informel qui doit se tenir mercredi, y compris les euro-obligations, et ce, même si elles ne sont pas à l'ordre du jour.

Moins d'austérité en Grande-Bretagne

Par ailleurs, Christine Lagarde a distribué les bons points, estimant que les dirigeants européens avaient procédé à de "sérieuses améliorations" depuis le début de la crise. La patronne du FMI a ainsi jugé "plus sérieux" le nouveau fonds de secours financier ou "pare-feu" et salué la baisse des taux d'intérêt engagée par la Banque centrale européenne (BCE) avant de reconnaître les efforts de l'Espagne et de l'Italie pour réformer leurs économies. "Tout ceci est sérieux, mais nous considérons qu'il faut faire plus", a-t-elle toutefois insisté. A la Grande-Bretagne, par exemple, pays non membre de la zone euro dans laquelle elle se trouvait pour la remise d'un rapport sur l'état de l'économie, elle a ainsi conseillé au Premier ministre David Cameron d'alléger la cure d'austérité imposée depuis 2010, alors que le pays vient de replonger dans la récession.

De la rigueur en Grèce

Enfin, concernant la Grèce, où la situation demeure problématique avant de nouvelles élections législatives le 17 juin, Christine Lagarde a rappelé "la préférence claire du FMI" pour une poursuite du plan de redressement imposé par les créanciers d'Athènes. Elle souhaite ainsi que ce plan de rigueur de plus en plus contesté dans le pays soit "endossé par le pouvoir politique qui résultera des élections". Toutefois, comme elle l'avait déjà fait le 15 mai, la directrice du FMI n'a pas exclu d'étudier "toutes les alernatives possibles", et notamment un abandon de l'euro par la Grèce. Le FMI reprendra d'ailleurs le dialogue avec Athènes après ces élections du 17 juin.