Egypte : le candidat des Frères musulmans remporte la présidentielle

Par latribune.fr  |   |  506  mots
Copyright Reuters
Le Frère musulman Mohamed Morsi a été déclaré dimanche vainqueur de la présidentielle en Egypte, devenant le premier président élu du pays depuis la chute de Hosni Moubarak en 2011.

Mohamed Morsi, un ingénieur de 60 ans, diplômé d'une université américaine, devient le premier islamiste à parvenir à la tête du pays le plus peuplé du monde arabe. Le candidat des Frères musulmans a obtenu 13,230,131 de voix contre 12,347,380 à son rival Ahmad Chafiq, un ancien Premier ministre de M. Moubarak, a déclaré le président de la commission électorale, Farouk Soltan

La victoire de M. Morsi a été saluée par une explosion de joie place Tahrir au Caire, où plusieurs milliers de ses partisans ont crié "Allah akbar" (Dieu est le plus grand), lancé des feux d'artifice, et scandé "A bas le pouvoir militaire".

Félicitations des militaires
Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), l'instance qui dirige le pays depuis la chute de M. Moubarak, a adressé ses félicitations au nouveau président, a rapporté la télévision d'Etat.
Selon la commission électorale, le taux de participation au second tour de cette présidentielle qui s'est tenue les 16 et 17 juin, s'est élevé à 51%.
Le nombre de votants s'est élevé à 26,4 millions sur 50,9 millions d'inscrits.
La participation lors du premier tour, les 23 et 24 mai, de cette première élection présidentielle depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, avait été de 46%.
A l'annonce des résultats, la déception était vive au sein du camp Chafiq, qui n'avait cessé de proclamer sa victoire sur la base de résultats provisoires au cours des derniers jours.

Immense réseau de militants
Chef du Parti de la Justice et de la Liberté (PLJ), vitrine politique des Frères, M. Morsi avait bénéficié lors de sa campagne du soutien de l'immense réseau militant des Frères, la plus importante et la mieux organisée des forces politiques du pays outre l'armée.
Fort d'une légitimité populaire, le futur président disposera toutefois d'une marge de manoeuvre très réduite face au Conseil militaire aux commandes du pays.
L'armée a en effet récupéré le pouvoir législatif après la dissolution mi-juin de l'Assemblée, contrôlée par les islamistes, suite à un jugement déclarant illégal le mode de scrutin.
L'armée a promis de remettre avant le 30 juin le pouvoir exécutif au nouveau chef de l'Etat issu de l'élection présidentielle.

Cris de joie à Gaza
Des cris de joie, accompagnés de rafales d'armes automatiques en l'air, ont également éclaté dans la ville palestinienne de Gaza, après l'annonce de la victoire de Mohamed Morsi. Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, est un allié des Frères musulmans.
Cette élection est est un "moment historique" pour le Moyen-Orient, a pour sa part déclaré à l'AFP Mahmoud Zahar, un haut dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza. "C'est une nouvelle ère qui s'ouvre en Egypte. Il s'agit d'un revers pour le programme de normalisation et la coopération sécuritaire avec l'ennemi (israélien) », a estimé M. Zahar.