La politique monétaire américaine fait débat au sein de la Fed

Par latribune.fr  |   |  374  mots
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Dennis Lockhart, l'un des dirigeants de la Fed, s'est inquiété mardi de l'utilisation par la banque centrale américaine de la politique monétaire pour faire face aux problèmes structurels que rencontrent les États-Unis. Pour lui, les problèmes auxquels fait face la première économie mondiale appelle "des réformes budgétaires impliquant des choix difficiles dans l'affectation des ressources publiques".

La politique monétaire de la Federal reserve (Fed), la banque centrale américaine, continue de faire débat en son sein. Dennis Lockhart, représentant de la Fed à Atlanta a en effet rappelé que si la politique monétaire pouvait avoir des "effets positifs forts sur une économie", elle ne pouvait être vue comme "la panacée". Pour lui, la faiblesse de l'économie américaine, trois ans après le début de la reprise, est à mettre sur le compte de "déséquilibres fondamentaux qui n'ont pas encore été corrigés".

La politique monétaire américaine égratignée

Le président de l'antenne de la Fed à Atlanta jette ainsi une pique à la politique monétaire américaine mise en place par l'institution et qu'il critique depuis des mois. Depuis 2008, la Fed maintient ses taux proche de zéro et a déjà mis en place deux programmes "d'assouplissement monétaire" (QE1 et QE2, pour "Quantitative easing"). Actions non-conventionnelles qui l'avaient conduite à racheter directement pour 2.300 milliards de dollars d'obligations, notamment du Trésor, pour injecter des liquidités sur le marché.

La peur de l'inflation

Dennis Lockhart craint que ces manoeuvres n'entraînent à terme une inflation difficilement contrôlable. Du côté de la Fed, on avait justifié le maintient de taux proches de zéro jusqu'à fin 2014, le 1er août dernier, en expliquant que la croissance resterait "modeste" aux Etats-Unis pendant les prochains trimestres et que les tensions dans l'économie mondiale constituaient un risque "important". Mais on s'était abstenu d'annoncer une troisième phase d'assouplissement monétaire.

Dennis Lockhart souhaite des réformes budgétaires

Depuis le début de la crise, le chômage aux États-Unis peine à se résorber malgré la reprise, et la dette continue d'augmenter à un rythme effréné pour avoisiner les 100% du produit intérieur brut. Une situation qui, aux yeux de Dennis Lockhart, "pose des défis redoutables aux responsables de la politique monétaire". Il craint notamment qu'elle ne soit employée de façon "trop agressive" et "inutilement" alors que la résolution des problèmes auxquels fait face la première économie mondiale appelle "des réformes budgétaires impliquant des choix difficiles dans l'affectation des ressources publiques".