Zone euro : la Suisse aurait largement soutenu la dette de plusieurs pays

Par latribune.fr  |   |  415  mots
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Afin de limiter la hausse du franc suisse, la banque nationale helvète (BNS) aurait acheté massivement de la dette émise par plusieurs pays de la zone euro, dont la France. Selon l'agence de notation Standard & Poor's, qui dresse ce constat, cela aurait contribué à faire baisser leurs rendements. Une conclusion démentie par la BNS. Éléments d'explication.

En sept mois, la Banque nationale de Suisse (BNS) aurait acheté pour 80 milliards d'euros de dette dans la zone euro. Une estimation remise en cause par la BNS elle-même. Parmi les pays ainsi soutenus: la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande et l'Autriche.

? Cela correspondrait à la moitié du besoin de leurs besoins de financement pour l'année. Un constat réalisé par l'agence de notation Standard & Poor's qui publiait son rapport mardi soir. Plus précisément, "les achats d'obligations de la zone euro de la BNS sur les sept premiers mois de 2012 représentent 48% des déficits cumulés des pays du coeur de la zone euro pour l'ensemble de l'année 2012, contre 9% en 2011", indique l'agence de notation.

? Pourquoi de telles largesses? Pour contenir la hausse du franc suisse. La BNS a fixé le plafond de la devise à 1,20 euro dans le but d'éviter un afflux de liquidité de nature à déstabiliser son économie. Or, depuis le début de la crise de la dette, elle a enregistré un afflux de devises étrangères. En quatre ans, ses réserves de change auraient triplé. Désormais, celles-ci atteindraient 430 milliards de francs suisse (346 milliards d'euro) dont 60% en euros et 22% en dollars. Un total qui représente 71% de son PIB et qui a été largement investi dans ces obligations d'Etat.

? Conséquence de ces achats massifs, selon S&P: les rendements de ces obligations auraient atteints de très bas niveaux. Parfois même, ils ont été négatifs. Un " 'euro-recyclage'" qui "exacerbe la tendance à la divergence des conditions de marché des obligations souveraines de la zone euro" prévient Standard & Poor's.  

? Et si la Suisse arrêtait de soutenir la dette de ces pays? Pour l'heure, S&P ne prévoit pas l'arrêt de ces achats. Toutefois, l'agence estime que "cet afflux pourrait diminuer à un moment ou un autre, ce qui entraînerait une hausse des coûts d'emprunt de certains émetteurs souverains qui profitent actuellement de la fuite des capitaux vis-à-vis des pays périphériques."

? La BNS nie. L'instution a publié ce mardi un communiqué dans lequel elle affirme que ces conclusions de S&P sont erronées car l'agence ne dispose par de toutes les informations nécessaires. La BNS. explique ainsi que l'étude de S&P ignore notamment les dépôts réalisés par l'institution auprès d'autres banques centrales et institutions internationales.

(créé à le 26/09/2012 à 07h55, mis à jour: 09h02)