Netanyahu agite la crainte de la crise de l'euro pour rester au pouvoir

Par Pascal Lacorie, à Jérusalem  |   |  390  mots
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Le premier ministre israélien a convoqué des élections anticipées pour fin janvier ou début février. Il se présente comme le seul recours pour éviter un "scénario à la grecque".

Benjamin Netanyahu mise tout sur l'économie pour rester au pouvoir. Le Premier ministre israélien, qui a annoncé des élections anticipées fin janvier ou début février huit mois avant la fin de la législature, va faire campagne en se présentant comme le seul à pouvoir éviter qu'Israël « s'effondre comme certaines des économies européennes submergées par une vague de chômage ». Pour faire barrage à ce qu'il présente comme un scénario catastrophe, Benjamin Netanyahu veut imposer un régime d'austérité afin de ramener à 3% le déficit budgétaire contre plus 4% actuellement.

Austérité promise

Le projet de budget 2013, qu'il a renoncé à faire adopter par sa majorité actuelle en préférant les élections, prévoyait notamment une augmentation des impôts pour les particuliers et les entreprises, ainsi que des coupes claires dans le budgets de la défense et des affaires sociales. En bon tacticien, Benjamin Netanyahu a choisi de reporter après les élections ces mesures impopulaires. Détail important ; les Israéliens savent que les lendemains électoraux seront difficiles ce qui n'a toutefois pas entamé la popularité de Benjamin Netanyahu, donné grand favori par les sondages pour se succéder à lui même.

"Faiseur de miracles"


Le dirigeant de la droite conserve en effet une image de « faiseurs de miracles économiques » parmi une bonne partie de la population. Le bilan de ces quatre années de mandat sur ce front constitue effectivement un atout maître. Israël est passé jusqu'à présent au travers des crises des subprimes et de la zone Euro. Benjamin Netanyahu se vante d'avoir contribué à créer un record de 330.000 emplois en trois ans, d'avoir abaissé le chômage sous la barre des 7%, tout en dopant une croissance, qui connaît certes une décélération ces derniers mois, mais qui devrait atteindre 3,3% cette année et 3,6% en 2013 selon les dernières prévisions du FMI.

Vague de contestations


Ce bilan plutôt flatteur n'a pourtant pas empêché Israël de connaître l'an dernier une vague de contestation sans précédent des classes moyennes contre la vie chère et la folle envolée des prix de l'immobilier. Mais ces protestations ont, pour le moment, fait long feu. Un répit que Benjamin Netanyahu est bien décidé à exploiter.