L'Islande préserve sa croissance grâce à une monnaie faible

Par latribune.fr  |   |  344  mots
Copyright Reuters
Une fois de plus, l'Islande surprend avec une forte croissance du PIB au troisième trimestre à 3,5% grâce aux exportations selon l'institut de statistiques islandais. Face à quelques difficultés intérieures dans l'industrie de la pêche, l'île attend tout de même 2,5% de croissance en 2012 selon les prévisions de la Banque centrale d'Islande.

L'Islande nargue l'Europe avec des taux de croissance record depuis 2009. Au troisième trimestre, la petite île du nord Atlantique de 320.000 habitants a encore connu une forte croissance au troisième trimestre avec une progression du PIB de 3,5% par rapport au trimestre précédent.

La couronne faible dope les exportations

Privée de ses géants du secteur bancaire, emportés par la crise des subprimes en 2008 et qu'elle a refusé d'aider, l'Islande profite principalement d'une dévaluation de près de 70% de la couronne qui lui a permis de relancer ses exportations. Au troisième trimestre, l'île enregistre ainsi une hausse de ses exportations de 5,3%, alors que dans le même temps, ses importations ont chuté de 5,8%.

Cette relance de son économie lui a permi de redresser ses finances publiques. A 13,5% de déficit public en 2008, ses comptes devraient être équilibré l'an prochain. Le chômage, à 8% en 2010, devrait redescendre à 5% en 2013. Et le prêt du FMI de 2,1 milliards d'euros a pu être remboursé en avance.

Quelques nuages dans un ciel ensoleillé

Mais tout n'est pas si rose dans cette économie souvent citée en modèle de redressement. Car le détail des chiffres est peu flatteur. La consommation privée a en effet reculé de 0,8% et la demande publique de 0,3%. Les investissements se sont quant à eux effondrés de 19,4%. Et au trimestre précédent, le PIB islandais avait chuté de 6,1% du fait, déjà, d'une baisse des investissements et de destockages dans la pêche.

L'institut des statistiques met en garde : "des fluctuations inhabituellement elevées dans les stocks des entreprises de pêche entre les trimestres de 2011 et 2012 rendent les corrections des variations saisonnières plus hasardeuses". Invoquant les "changements structurels majeurs" traversés par l'économie islandaise depuis l'effondrement du secteur financier fin 2008, les statisticiens ont "recommandé" de se référer à l'activité des neuf premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2011. Cela donne tout de même une croissance de 2%. La Banque centrale d'Islande prévoit une croissance de 2,5% en 2012.