Etats-Unis : l'ombre du "mur budgétaire" s'éloigne... pour le moment

Par latribune.fr  |   |  510  mots
Reuters
Au terme d'un accord arraché deux heures après l'expiration du délai officiel, les républicains au Sénat et le vice-président Joe Biden sont parvenus à un accord pour éviter le "fiscal cliff" (mur budgétaire). Selon ce compromis, les ménages les plus aisés se voient davantage taxés et un nouveau délai de deux mois est mis en place pour décider des réductions de dépenses à réaliser.

L'heure fatidique - minuit - a été dépassée.  Mais républicains et démocrates américains sont bien parvenus à se mettre d'accord dans la nuit de lundi à mardi pour éviter que le "fiscal cliff" ne force les Etats-Unis à la cure d'austérité. En effet, faute de compromis sur des mesures visant à réduire la dette, des mécanismes automatiques auraient été enclenchés qui auraient conduit à des coupes budgétaires et des hausses d'impôts pour un montant total de 600 milliards de dollars. Une situation qui aurait risqué de faire replonger les Etats-Unis dans la récession et qui aurait des conséquences lourdes pour l'économie mondiale. 

Hausse des impôts pour les plus riches

Le Sénat américain a finalement entériné à 2h00 du matin, heure de Washington, un compromis conclu entre Joe Biden, le vice-président et du chef de la majorité républicaine Mitch McConnell. La Chambre des représentants a à son tour entériné mardi soir cet accord, arraché de haute lutte. Il prévoit une augmentation des impôts pour les ménages aux revenus supérieurs à 450.000 dollars par an ainsi qu'un délais de deux mois pour réduire les dépenses publiques. Barack Obama avait accepté de transiger sur le niveau de revenu à partir duquel les plus riches devaient être davantage taxé. Pendant sa campagne, il prônait le seuil de 250.000 dollars. Il a cependant eu gain de cause sur la préservation, au moins pour un temps, de l'assurance-chômage pour 2 millions d'Américains. 

Les représentants approuvent

Au Sénat, ce compromis a été validé par 89 voix contre huit. A la Chambre des représentants, le texte a obtenu 257 "oui" contre 167 "non". "Ni les démocrates, ni les républicains n'ont eu tout ce qu'ils voulaient, mais cet accord est une bonne chose pour notre pays, et la Chambre devrait l'adopter sans délai", avait commenté le chef de l'Etat dans un communiqué diffusé dans la nuit lundi à mardi.

Plafond de la dette officiellement atteint

Ce lundi, le plafond légal de la dette a, quant à lui été officiellement atteint. Avant les fêtes de fin d'année, Tim Geithner, le secrétaire au Trésor avait mis les dirigeants démocrates et républicains en garde à ce propos. Le délai de deux mois sur lequel se sont accordé les sénateurs et la Maison Blanche ne fait donc que repousser le problème. Le relèvement de ce plafond avait déjà fait l'objet d'une crise politique et avait aboutit, notamment à la dégradation de la note souveraine des Etats-Unis par l'agence Standard & Poor's. 

Quelle réaction à Wall Street?

Quant aux marchés, comment répondront les investisseurs à ce compromis?. Réponse mercredi à l'ouverture de la Bourse de New York. Pour sa dernière séance de l'année, Wall Street a une nouvelle fois lundi fait preuve de nervosité en raison de la situation, avant de clôturer en nette hausse quand M. McConnell a évoqué des progrès dans les négociations.