Lance Armstrong passe aux aveux. Dans un entretien télévisé mené par l'animatrice et femme d'affaires américaine Oprah Winfrey, dont une première partie doit être diffusée ce jeudi, l'ancien cycliste fait des révélations fracassantes. Il a ainsi reconnu s'être dopé comme l'a confirmé la présentatrice en début de semaine. Cette dernière s'est évidemment bien gardée de dévoiler tout ce qui s'est dit lors de cette interview. Elle a notamment laissé planer le mystère sur d'éventuelles accusations portées par le Texan contre ceux qui auraient participé à un "système". Parmi les questions toujours ouvertes: quel rôle a joué l'Union cycliste internationale (UCI) dans cette affaire? L'agence américaine antidopage (Usada), qui avait la première condamné l'ancien cycliste a ainsi laissé entendre que l'UCI avait "couvert" Lance Armstrong, dans un rapport accablant. A ce sujet, le sportif déchu de ses sept titres de vainqueur du Tour de France, qui espère voir lever l'interdiction à vie de participer à des compétitions sportives, pourrait être entendu par une commission indépendante.
100 millions pour l'US Postal?
En attendant, cette première confession depuis que "l'affaire" a éclaté devrait être regardée de près par le ministère de la Justice américain. Au nom de l'US Postal, la poste américaine, ancien sponsor du coureur, elle pourrait lui réclamer 100 millions de dollars (soit environ 75,3 millions d'euros) selon le Wall Street Journal, soit le triple des 30,6 millions de dollars versés à son équipe entre 2001 et 2004. Le département à la Justice américain a justement jusqu'à ce jeudi pour porter officiellement plainte contre l'ancien sportif. Il se fondrait pour cela sur les déclarations d'un ancien co-équipier, Floyd Landis, dont le témoignage avait lancé l'enquête de l'Usada. Comme le prévoit la justice américaine, Lance Armstrong peut négocier pour réduire cette somme, ce qu'il aurait déjà tenté de faire mais sans succès selon le quotidien financier américain. La chaîne américaine CBS a confirmé cette information, indiquant que l'offre de 5 millions lancée par le camp Armstrong avait été rejetée.
Un sponsor, une fédération de cyclisme, un journal...
La Fédération française de cyclisme lui demande pour sa part 2,95 millions d'euros correspondants aux "prix obtenus lors des Tours de France et les autres compétitions" entre 1999 et 2005. Côté sponsors, SCA promotion, société d'assurance texane, exige au moins 7,5 millions de dollars (5,6 millions d'euros) versés à Tailwind, société propriétaire de l'équipe dont faisait partie Lance Armstrong, en guise de primes pour ses "victoires". En outre, le Sunday Times lui demande 1,2 million d'euros de réparation après un procès pour diffamation perdu par le journal britannique en 2006.
85,07 millions d'euros au compteur
Pour le moment, la facture hypothétique pour Lance Armstrong s'élève donc à 85,07 millions d'euros. Pour mémoire, les revenus de l'ancien champion avant que ses sponsors ne le lâchent ont été estimés entre 20 et 28 millions de dollars (soit 15 à 19 millions d'euros) par an par le magazine Forbes.