Nicole Bricq à Pékin : "le protectionnisme est une impasse historique"

Par latribune.fr  |   |  397  mots
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En visite en Chine, Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, a tenté de se montrer ferme vis à vis de Pékin devant les entrepreneurs français. Tout en se voulant rassurante vis-à-vis des milieux d'affaires hexagonaux, elle a tracé les premières ébauches d'une stratégie internationale de la France qui passe par des implantations françaises à l'étranger. Elle a par ailleurs tenu un discours très mesuré sur la problématique des transferts de technologies.

 "Le protectionnisme est une impasse historique". Pour sa première visite en Chine, Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, a tenu un discours ferme plus en accord avec la ligne libre-échangiste de Bruxelles qu'avec celle de son collègue de Bercy, Arnaud Montebourg vis-à-vis de Pékin. Lors d'une allocution devant les chefs d'entreprises français, elle s'est posée en défenseuderesse des entreprises françaises dans la deuxième économie mondiale et a milité en filigrane contre les barrières non-tarifaires qui y subsistent. 

Réciprocité et accords de libre-échange

Au coeur de son discours, la réciprocité. "Notre devoir à nous Européens est, avec les pays tiers, d'établir des règles commerciales justes et équilibrées, c'est ce que nous appelons la réciprocité" a insisté la ministre. Exigeant un dialogue "franc" et "direct" avec la Chine, elle a tenté de mettre fin à l'agacement des entrepreneurs français, frustrés par le discours trop tendre des politiques de l'Hexagone vis-à-vis du partenaire chinois. "Certains parmi vous peuvent être confrontés à des pratiques commerciales qui peuvent et doivent s'améliorer" a-t-elle ainsi insisté.

La question de l'établissement des entreprises françaises en Chine n'a pas été oubliée. "On (est) dans ces coopérations d'entreprise à entreprise" qui supposent "des implantations françaises" dans les pays émergents" a souligné Nicole Bricq. De quoi présager d'une nouvelle stratégie de la France à l'international misant sur les implatations françaises à l'étranger, mais aussi calmer les milieux d'affaires fatigués d'être montrés du doigt pour avoir délocalisé.

La question sensible des transferts de technologies

L'enjeu technologique, mis en lumière par l'affaire de fuites de secrets industriels vers la Chine qui a secoué EDF - soupçonné un temps d'avoir envisagé de transférer des technologies nucléaires sensibles à un partenaire chinois - est de taille. Sur le sujet, Nicole Bricq s'est montrée mesurée. "Gagner des marchés suppose qu'on accepte des transferts de technologies et de compétences qui soient raisonnables, l'essentiel est qu'ils soient parfaitement maîtrisés et encadrés" a-t-elle précisé.

Cette visite fait suite à celle du ministre de l'Économie et des Finances Pierre Moscovici début janvier et précède celle de François Hollande dans le pays au printemps selon l'annonce faite par Nicole Bricq.