Les plans d'austérité en Europe critiqués par les États-Unis

Par latribune.fr  |   |  477  mots
Jacob Lew, le secrétaire au Trésor américain profitera du G7 Finances de ce week end pour expirmer à nouveau sond ésaccord sur le rythme de la consolidation budgétaire imposé en Europe - Copyright Reuters
Accusés de plomber la reprise de l'économie mondiale, les plans d'austérité drastiques mis en oeuvre en Europe vont se retrouver sous le feu des critiques des Etats-Unis, vendredi et samedi lors de la réunion des grands argentiers du G7 dans la campagne anglaise.

Depuis plusieurs semaines, le rythme imposé dans la mise en place des mesures d'austérité est de plus en plus remis en cause, alors que Bruxelles vient d'accorder un délai de deux ans à la France et à l'Espagne pour atteindre leurs objectifs de réduction de leurs déficits publics. Lors de la réunion du G7 des ministres des Finances qui se tient ces vendredi et samedi dans la campagne anglaise, les États-Unis, qui accusent l'Europe d'être responsable du ralentissement de l'économie mondiale, devraient à nouveau prendre position sur la question. 

La France et les États-Unis sur la même ligne

Freinée notamment par le décrochage de la zone euro, la reprise mondiale patine en effet et le FMI a révisé à la baisse mi-avril sa prévision de croissance mondiale à 3,3 % pour cette année, contre 3,5 % prévus en janvier. Le secrétaire au Trésor, Jacob Lew, profitera donc de l'occasion pour appeler ses homologues européens à changer de cap. "Il est important de recalibrer le rythme de la consolidation budgétaire (dans la zone euro, ndlr). Une consolidation budgétaire brutale risque d'entraver la demande. Un changement de cap maintenant peut faire une grande différence", a insisté un haut responsable du Trésor américain sous couvert de l'anonymat, deux jours avant la réunion. Mardi, Jacob Lew avait signifié son désaccord avec les Européens "sur le calendrier et sur le fait de savoir s'il est urgent d'y parvenir tout de suite (à l'équilibre budgétaire, ndlr)".

La France devrait être en ligne avec la position défendue par Washington. "Il est contre-productif de fixer des objectifs inatteignables" en matière de réduction des déficits "car cela conduirait à la destruction du moteur", a abondé une source française auprès de l'AFP.

Le Royaume-Uni et l'Allemagne se défendront

Mais les tenants de la rigueur budgétaire, le Royaume-Uni et l'Allemagne, ne devraient pas s'en laisser conter. Si George Osborne, le grand argentier britannique et hôte de cette réunion a expliqué jeudi que les discussions porteraient sur la manière d'entretenir la reprise, mais aussi sur les moyens "d'être sûr que nos finances publiques sont en bon ordre". Le ministre des Finances outre-Manche, est l'auteur d'un plan d'austérité drastique de plus en plus décrié au Royaume-Uni. Abondant en ce sens, le Premier ministre David Cameron a jugé jeudi que le rythme de la consolidation budgétaire au Royaume-Uni n'était pas irresponsable. 

"Le Chancelier de l'Echiquier cherchera du soutien de la part d'autres membres (du G7) prudents sur le plan budgétaire comme l'Allemagne pour poursuivre sa politique budgétaire, et non relâcher le rythme de l'austérité comme le suggèrent certains, dont le FMI", estime Victoria Clarke, économiste chez Investec. Réponse dans les heures qui viennent.