La banque centrale du Brésil soutient massivement le réal

Par latribune.fr  |   |  421  mots
Le Brésil veut sauver sa monnaie, et lutter contre l'inflation (c) Reuters
Entre lutte contre l'inflation et défense du réal, la banque centrale du Brésil déploie son arsenal. Quitte à provoquer un ralentissement de la croissance.

Inflation et attaque du réal, la monnaie brésilienne. Ce sont les deux maux auxquels l'économie brésilienne doit faire face simultanément. Forcée de réagir, la banque centrale du pays s'est lancée dans un vaste plan dont le deuxième volet, qui vise à protéger la monnaie, a été annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi.

54 milliards de dollars pour défendre le réal

Au programme, plus de 50 milliards de dollars seront débloqués afin de "fournir fournir une couverture de change aux agents économique et de la liquidité au marché des changes", explique un communiqué.

Dans ce sens, la banque centrale du pays proposera au marché 500 millions de dollars de par jour les lundi, mardi, mercredi et jeudi sous forme de "swaps". "Un programme d'enchères de swaps de changes et de vente de dollars avec promesse de vente" chaque vendredi à raison de 1 milliards de dollars. 3 milliard de dollars supplémentaires seront offerts chaque semaine, précise le communiqué.

Dans le même temps, la banque centrale du Brésil doit faire face à un autre fléau qui touche la sixième économie mondiale. "La pire chose pour le Brésil est l'inflation" avait en effet affirmé Guido Mantega, le ministre des Finances brésilien dans la presse brésilienne.

"Le gouvernement ne laissera jamais l'inflation devenir hors de contrôle même si cela signifierait une réduction du taux de croissance", a promis Guido Mantega.

Croissance ou lutte contre l'inflation, le Brésil a fait son choix

Pour lutter contre la hausse des prix, la banque centrale du Brésil a récemment a relevé son taux d'intérêt en juillet pour la troisième fois consécutive pour le porter à 8,5%. Cela a été efficace puisque l'inflation est retombée à 6,27% sur 12 mois en juillet, en deçà de la limite de 6,5% fixée par le gouvernement.

Mais, comme le gouvernement s'y attendait, la hausse des taux, qui pèse sur la consommation, a un effet néfaste sur la croissance. 

"Le gouvernement travaille sur ses prévisions pour 2014 et dans le rapport que nous allons publier ce mois-ci, nous allons réviser la croissance pour 2013 qui sera de 2,5%", a indiqué le ministre des Finances lors d'un entretien publié sur le site internet du journal G1 de Globo.

En décembre 2012, le ministre des Finances avait estimé que la croissance de l'économie brésilienne serait de 4% cette année et l'avait ensuite progressivement réduite pour la ramener, en juillet, à 3%.