Les Chinois veulent biberonner au lait français

Par latribune.fr  |   |  289  mots
Les Chinois ne font pas confiance à leur lait et viennent investir dans les laiteries françaises.
Les Chinois veulent offrir à leurs nourrissons du « bon lait hexagonal » et certaines de leurs entreprises viennent investir chez les producteurs de lait français.

La marque chinoise Biostime, spécialiste en produits pour bébé, présente ses produits avec l'appellation d'origine contrôlée « AOP Poitou-Charentes ». Conséquence de la volonté des Chinois d'offrir à leurs nourrissons du « bon lait hexagonal ». Alors qu'ils ne font pas confiance à leur lait local, ils viennent en effet investir dans les laiteries françaises.

 La marque chinoise Biostime s'approvisionne en Europe

En 2008, la Chine a été marquée par le scandale de la mélamine, qui a affecté 300 000 nourrissons et tué six d'entre eux. Depuis, ils préfèrent s'approvisionner en lait à l'étranger. Biostime s'approvisionne ainsi exclusivement en Europe : en Vendée, en Normandie, mais aussi au Danemark. Une source diplomatique à Pékin explique par ailleurs qu'ils ont également « peur de ne pouvoir produire suffisamment », ce pour quoi ils ont « la volonté de sécuriser les approvisionnements » à l'extérieur.

 La marque chinoise a investi 20 millions

Si Biostime réalise habituellement de simples contrats commerciaux, à Isigny Sainte-Mère, en Normandie, la marque chinoise a investi 20 millions dans le Calvados. Le but est d'aider à construire une usine qui lui permettrait de doubler ses capacités de production et d'atteindre ainsi 50.000 tonnes en 2015. En échange de cette contribution, l'entreprise s'est engagée à réserver un tiers de sa production à Biostime. De plus, un siège sur quinze leur est attribué au Conseil d'administration.

 Une seule crainte: que les entreprises chinoises fassent pression pour baisser les prix

Biostime n'est pas la seule entreprise chinoise à vouloir investir en France, et beaucoup d'autres producteurs français, comme les groupes Sill, Lactalis ou encore Sodiaal, ont été approchés. Si les accords vont bon train, les éleveurs français ont cependant une crainte : que les entreprises chinoises fassent pression pour baisser les prix.