Le FMI distribue des mauvais (et quelques bons) points à la France

Par latribune.fr  |   |  631  mots
Le FMI, dirigé par l'ancienne occupante de Bercy Christine Lagarde, publie un rapport sévère à l'égard de Paris. (Photo Reuters)
La "vulnérabilité budgétaire" française met sa dette et son économie en danger, estime le FMI qui suggère au gouvernement de réduire ses dépenses de santé et d'éducation.

Paris se fait (encore) taper sur les doigts. Le Fonds monétaire international (FMI) pointe des "vulnérabilités budgétaires" dans un rapport sur les économies du G20 publié le 13 septembre au soir. Malgré un tableau globalement plutôt sombre, quelques initiatives et réformes sont encouragées par l'institution. Voici cinq points à retenir de ce texte dont le contenu risque de faire polémique. 

>> Le rapport du FMI sur les économies du G20 (texte en anglais)

  • - 1 - La France souffre de "vulnérabilités budgétaires"

"Réduire les vulnérabilités budgétaires reste crucial en France, à la fois dans une optique nationale et pour la zone euro", estime le FMI.Ce dernier craint qu'une situation de croissance faible prolongée nuise aux efforts budgétaires  demandés aux Français. Les ajustements budgétaires à moyen terme devraient dès lors être "plus mesurés" et soutenus par des restrictions de dépenses structurelles "clairement précisées" de façon à en "renforcer la crédibilité".

  • - 2-  Et de "déséquilibres économiques "(mais elle n'est pas la seule)

Des "déséquilibres" sont également relevés pour les économies de huit autres membres du G20. Trois sont, comme la France, ciblées pour trois causes majeures: un facteur externe, un facteur interne et un facteur budgétaire. Il s'agit de l'Inde, de l'Espagne et des Etats-Unis.

Les cinq autres ne présenteraient que deux sources principales de déséquilibre économique: externes et interne pour la Chine, budgétaire et interne pour la Grande-Bretagne et enfin externe et budgétaire pour la zone euro dans son ensemble, le Japon et l'Allemagne. 

  • - 3 - "Les perspectives pour la dette se sont détériorées"

La situation de la France fait donc partie des plus préoccupantes, surtout en matière de dette. La détérioration de l'environnement macro-économique fait craindre une aggravation de la dette publique en France. Le FMI table sur un ratio dette/PIB de 94% en 2015. A fin juin 2013, ce rapport était évalué à 91,7% par l'Insee pour le premier trimestre. 

  • - 4 - Conseil du FMI: tailler dans les dépenses de santé et d'éducation

Pour tenter de remédier aux problèmes cités plus haut, le FMI prodigues quelques conseils. "Il y a un potentiel de larges gains d'efficacité dans les dépenses de santé et l'éducation", écrivent les analystes du FMI. Aucune mesure n'est détaillée, bien sûr mais l'organisme apporte cependant des conseils de méthodes. Le FMI propose de remplacer au "le principe de l'universalité par un système avec conditions de ressources" en matière de prestations sociales. Il suggère en outre de "privilégier la qualité sur la quantité". 

Par ailleurs, la France pourrait faire davantage d'économies en réduisant des "doublons" en matière de "responsabilités entre les niveaux administratifs". 

  • - 4 - "En bonne voie": CICE et réforme du marché du travail

Deux réformes du gouvernement suscitent des encouragement. Il s'agit d'abord de celui qui traduira l'accord sur la flexi-sécurité de l'emploi conclu avec les partenaires sociaux. "L'impact de la réforme du marché du travail est incertain car il dépend beaucoup de son application", juge le FMI à cet égard.

Par ailleurs matière de compétitivité, la France serait sur le bon chemin. "Le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) devrait permettre de réduire le coût du travail, au moins temporairement", note le FMI. Mais l'institution estime que le gouvernement français devrait aller plus loin. "Une action forte sur le front des réformes structurelles pourrait dissiper l'actuelle incertitude", est-il ainsi écrit.

 Enfin la diminution "considérable" des risques dans le secteur financier est saluée.