Au Japon, l'inflation s'emballe à cause de la flambée des prix de l'énergie

Par latribune.fr  |   |  292  mots
Au Japon, l'inflation galope, principalement en raison de la flambée des prix de l'énergie (Photo Reuters)
Les prix à la consommation ont grimpé de 0,8% en août, le plus haut niveau depuis 2008. Cela ne signifie pas pour autant que la croissance redémarre car cette hausse est due en grande partie à la facture énergétique.

Jamais depuis 2008 les prix à la consommation n'ont grimpé aussi vite qu'au mois d'août (+0,8%). La flèche monétaire des "Abenomics" aurait-elle déjà atteint sa cible?

Difficile à dire car ce chiffre du mois d'août s'explique en grande partie par une très forte hausse des prix de l'énergie. Les tarifs de l'essence ont ainsi grimpé de 13,2%, ceux de l'électricité de 8,9% et ceux du gaz de 3,6%.

Baisse du yen

Le prix de l'énergie, principalement importée, s'est apprécié en raison de la dépréciation du yen face au dollar à la suite de l'assouplissement monétaire décidé par la Banque du Japon dans le cadre de la politique du Premier ministre Shinzo Abe

Dans le même temps, le prix des produits manufacturés a continué de se contracter (-5%). Signe positif cependant: les prix des produits électroniques, l'un des secteurs clés de l'économie nippone, ont légèrement augmenté (+0,1%). Mercredi, le chef du gouvernement japonais s'est félicité du retour d'indicateurs économiques positifs. 

>> Japon: une robuste croissance de 0,9% au printemps conforte les "Abenomics"

Menaces sur le pouvoir d'achat

Problème: cette reprise apparente serait toujours en danger, menacée par une baisse du pouvoir d'achat. "Sans une hausse des salaires, le pouvoir d'achat des ménages va s'affaiblir graduellement", pointe Taro Saito, directeur des recherches économiques à l'institut NLI de Tokyo, cité par l'agence Bloomberg.

Au mois de juillet, les salaires (hors bonus et heures supplémentaires) se sont réduit en moyenne de 0,4% sur un an, enregistrant leur 14e mois de baisse. Le pouvoir d'achat pourrait d'autant plus s'affaiblir si le Premier ministre décide d'augmenter la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) comme il pourrait l'annoncer le 1er octobre.