Japon : les prix montent, Abe sourit, mais les défis restent importants

Les prix à la consommation ont légèrement augmenté au Japon en juin et semblé apporter de l'eau au moulin du gouvernement Abe, mais l'inflation des tarifs énergétiques pourrait nuire au pouvoir d'achat des ménages. La prochaine étape doit donc être la hausse des salaires.
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Seraient-ce les prémices d'une réussite de la lutte contre la déflation entamée par la banque centrale du Japon (BoJ) sous la houlette du Premier ministre Shinzo Abe il y a quelques mois ? Il est peut-être encore un peu tôt pour le dire. Mais une chose est sûre, les prix à la consommation ont augmenté de 0,4% en juin sur un an. Certes, c'est peu, mais il s'agit de la plus forte hausse en cinq ans, et la première depuis plus d'un an.

Inflation importée en attendant les hausses de salaires

Le gouvernement s'est félicité pour ce bon point en expliquant qu'il était le résultat de sa politique. Mais il s'agit essentiellement d'inflation importée pour le moment. C'est à dire que la hausse des prix est surtout le résultat du renchérissement des tarifs énergétiques, et des biens importés dans l'ensemble, suite à la baisse de la valeur du yen. La prochaine étape devant être une hausse des salaires si Shinzo Abe ne veut de la sorte anihiler sa demande intérieure qu'il cherche à relancer. La lutte pour une hausse des salaires est d'ailleurs l'un des objectifs prioritaires de la "troisième flèche" du Premier ministre conservateur pour lutter contre la déflation.

Objectif d'inflation à 2% d'ici deux ans

La déflation constitue en effet une entrave à la croissance de la troisième puissance économique mondiale, car elle dissuade les entreprises d'investir et pousse les consommateurs à reporter leurs achats pour bénéficier de meilleurs tarifs. La BoJ vise une inflation de 2% d'ici à deux ans et a pour y parvenir considérablement assoupli sa politique monétaire en avril. Pour cela, elle a nettement élevé ses achats d'actifs financiers (dont majoritairement des obligations d'Etat) pour doubler en deux ans la base monétaire (l'argent liquide et les réserves obligatoires des banques). Elle espère ainsi inciter entreprises et particuliers à emprunter, investir et consommer, le tout pour enclencher un cycle vertueux de hausse modérée des prix à même de doper la croissance.

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Commentaires 3
à écrit le 27/07/2013 à 14:46
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Abe sous prétexe de consommation intérieure tente de faire face à la charge des retraites que le pays ne peut plus payer tout en réduisant provisoirement (pour 2 ans) sa dette avant que le processus en retour ne prenne une accélération nouvelle. Il f...

à écrit le 27/07/2013 à 9:24
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tiens tiens ? , on dirait l'europe des années 70 , dévaluation monétaire , inflation importée sur l'énergie et grognes syndicales pour augmenter les salaires .. cercle infernal , je ne suis pas sur qu'a terme cela soit si génial que cela , pour les e...

à écrit le 26/07/2013 à 17:16
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ils vont passer de la deflation a la stagnation, puis a la stagflation... pour augmenter les salaires ft se poser les bonnes questions sur ce qu'on vend, et comment circule les flux... le reste c'est de l'illusion monetaire, et on en paye vite le pri...

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