Crise politique en Italie : Berlusconi est en train de perdre son pari

Par latribune.fr  |   |  420  mots
Tous les membres de son parti ne sont pas unis derrière Silvio Berlusconi. (Photo Reuters)
L'Italie, en proie à une nouvelle crise politique pourrait assister à un retournement. Même les ministres démissionnaires du gouvernement Letta ne comptent pas suivre Silvio Berlusconi aveuglément.

Au dirigeants de son parti, le Peuple de la Liberté, Silvio Berlusconi a martelé lundi: "nous devons rester unis (...) nous devons laver notre linge sale en famille". Mais sa famille politique est bel et bien au bord de la rupture. 

Une vingtaine de sénateurs à convaincre

Certains pourraient en effet se retourner contre l'ancien Premier ministre et voter la confiance au gouvernement Letta mercredi. L'actuel président du Conseil, qui a appelé à ce vote après la a démission des cinq ministres du PDL, doit convaincre au moins dix-neuf sénateurs parmi eux ou bien au sein du Mouvement Cinq-Etoiles de Beppe Grillo pour espérer conserver son mandat.

>> Quelle "combinazione" pour sortir de la nouvelle crise politique?

Des sénateurs au sein du Peuple de la liberté (PDL) sont prêts à se rebiffer contre le Cavaliere, condamné le mois précédent à une peine de prison pour fraude fiscale qui sera muée en assignation à domicile ou en travaux d'intérêt général. C'est ce qu'indique la presse italienne ce mardi, par exemple la Repubblica ou le Corriere della Sera

Être "berlusconien" différemment

Même les cinq ministres démissionnaires ont pris leurs distances. Ce que leur a d'ailleurs reproché Alessandro Sallusti, le directeur d'Il Giornale (propriété de la famille Berlusconi). Le 30 septembre, ils ont répondu publiquement qu'ils "ne se laisseraient pas intimider". Parmi eux, même le "dauphin"  de Silvio Berlsuconi, Angelino Alfano, ex-ministre de l'intérieur de l'ancienne coalition menée par Enrico Letta n'entend pas suivre aveuglément son mentor et ses soutiens les plus radicaux surnommés "faucons" qui réclament la démission du gouvernement. "Je suis berlusconien et loyal. Mais si les extrémismes prévalent, je serai berlusconien différemment", a-t-il ainsi twitté.  

Reste à savoir si, au Sénat où le parti démocrate de Letta est minoritaire, la ligne dite "modérée" au PDL acceptera d'aller jusqu'à voter la confiance au gouvernement.  

Fitch menace

Une nouvelle chute du gouvernement risque d'effrayer un peu plus les marchés et tendre notamment le taux d'emprunt de l'Italie. L'agence Fitch a annoncé lundi qu'elle pourrait encore dégrader la note du pays en cas de chute du gouvernement. Elle avait déjà procédé ainsi lors de la période de blocage politique qui avait suivi les élections générales de février.