Detroit, une ville en faillite qui collectionne les maires corrompus

Par latribune.fr  |   |  432  mots
En faillite, Detroit compte de plus en plus de masures abandonnées.
Kwame Kilpatrick, ancien maire de Detroit a été condamné à 28 ans de prison pour corruption. Rien d'extraordinaire pour la métropole américaine récemment en faillite où depuis 80 ans, trois autres maires ont été sanctionnés pour des faits du même ordre.

Detroit, capitale de l'automobile américaine... et haut lieu de corruption. Un ancien maire de la  ville du Michigan qui s'est déclarée en faillite au mois de juillet a été condamné ce vendredi à 28 ans de prison pour son implication dans un système de pots-de-vin. Il est loin d'être le premier responsable de la ville à être ainsi sanctionné pour de la corruption ou de l'évasion fiscale. Depuis 1929, comme le rappelle plusieurs médias locaux (le site d'information Deadline Detroit ou encore la Fox), trois autres maires sont passé par la case prison ou ont été démis de leurs fonctions. Et bien d'autres hauts responsables de Detroit ont suivi le même chemin. Leur histoire est parfois digne des meilleurs films de gangsters. 

  • Charles Bowles: Ce républicain, proche du Ku Klux Klan a été élu en 1929, en pleine prohibition. Aux manettes, il promet de lutter contre le crime... avant d'être renvoyé au bout de six mois de manda pour avoir "laisser régner le désordre". 
  • Richard Reading : Maire de 1938 à 1940, il "tombe" avec 134 autres personnes après la découverte de lettres laissées après son suicide par la compagne d'un membre de la mafia. De sa propension à exiger une "double ration" de pots-de-vin (une pour lui, une pour son fils), il hérite le surnom de "Double Dip Dick". Deux ans après la fin de son mandat, il est condamné à 5 ans de prison. Dans son sillage, un procureur Duncan McCrea ainsi qu'un sheriff ont eux aussi été condamnés. 
  •  Louis Miriani: Ce républicain, élu de1957-1962 avait lui aussi son surnom: "le maire qui ne fait rien". L'énorme différence entre son train de vie et son salaire de maire mettent la puce à l'oreille du fisc américain. Il est condamné à dix mois de prison pour évasion fiscale qu'il purge entre 1970 et 1971. 
  • Kwame Kilpatrick :  L'ancien maire "hip hop" comme l'appelaient ses anciens administrés a reçu la sentence la plus sévère de tous. Il devra purger 28 ans de prison, à moins que sa peine soit réduite voire annulée en appel. Le démocrate de 43 ans a été jugé coupable avec 33 autres personnes, dont des élus. Il était accusé, entre autres, d'avoir partagé avec un sous-traitant quelque 83 millions de dollars de commissions versées par des promoteurs immobiliers pour obtenir des chantiers. 

Mais Detroit peut se rassurer. En matière de corruption, elle n'a vraisemblablement pas détrôné Chicago au premier rang des villes américaines, du moins selon une étude de l'université de l'Illinois parue en 2012