"Les révélations Snowden ont été utiles" : François Hollande tape fort

Par latribune.fr  |   |  472  mots
François Hollande souhaite que l'espionnage américain de ses alliés cesse. (Photo : Reuters)
Paris et Berlin ont exigé des Etats-Unis des explications sur la mise sur écoute de 35 dirigeants dans le monde, dont des dirigeants européens. Et selon François Hollande, "ces révélations Snowden peuvent être utiles".

"Finalement, ces révélations Snowden peuvent être utiles". La phrase a été lâchée vendredi matin par le président de la République François Hollande lors d'une conférence de presse à l'issue de la première journée du sommet européen.

Elle signe la prise de conscience par les Européens - qui ont décidé de parler d'une seule voix face aux Etats-Unis - de l'ampleur de l'espionnage américain sur le continent européen, dont on sait désormais qu'il allait jusqu'à la mise sur écoute de 35 dirigeants dans le monde, dont des chefs d'Etats et de gouvernements européens. Mercredi, Berlin avait provoqué un vif émoi en annonçant que le téléphone portable de la chancelière Angela Merkel avait pu être mis sur écoute par les services secrets américains.

Initiative européenne commune

"C'est la question de la confiance qui est posée: vérité sur le passé et règles de conduites pour l'avenir". C'est ce que souhaite François Hollande, alors que Paris et Berlin ont lancé jeudi soir avec l'appui des autres capitales européennes une "initiative commune" afin de trouver un accord avec Washington d'ici à la fin de l'année sur les questions de renseignements. Les vingt-huit de l'UE seraient en ligne, même si certaines informations auraient fait état de réticences britannique, traditionnellement plus atlantistes que le reste des Européens.

Selon le président de la République, Barack Obama aurait accueilli favorablement ses requêtes à la suite d'un entretien entre les deux hommes d'Etat. C'est "en tout cas la réponse que j'ai eue d'Obama", a expliqué le Français en prenant ses précautions. "On ne s'espionne pas entre alliés", s'est par ailleurs agacé François Hollande, après avoir déjà jugé ces pratiques "inacceptables" mardi.

Parmi les "règles de bonne conduite entre alliés", la "première serait qu'on ne surveille pas et qu'on ne contrôle pas les portables de personne que l'on rencontre dans les sommet internationaux", a-t-il ironisé.

Constat d'échec pour le renseignement européen

Comme un constat d'échec pour le renseignement européen, François Hollande a par ailleurs demandé à la presse de dire aux Européens ce qu'elle sait et qu'elle n'a pas encore révélé.

Interrogé sur les précautions qu'il avait pu prendre suite aux révélations, François Hollande, fidèle à lui même, a répondu sur le ton de l'humour qu'il utilisait encore son téléphone : "je ne suis pas revenu à l'âge de pierre, je ne procède pas par le morse".

En revanche, le chef de l'Etat ne sait pas s'il a lui-même été espionné. Des précautions auraient toutefois été prises pour "sécuriser" son téléphone.