55 millions d'euros : le coût de la mission indienne low-cost vers Mars

Par latribune.fr  |   |  469  mots
La mission martienne, démarrée en 2012, a été conçue selon le "Jugaad", un principe typiquement indien que l'on pourrait rapprocher du "système D" et qui consiste à trouver la solution la moins onéreuse possible
Le compte à rebours a commencé dimanche à New Delhi. Son plus ambitieux projet spatial développé à bas coût et en quelques mois doit être lancé mardi.

4,5 milliards de roupies (55 millions d'euros). Tel est le coût de la mission martienne que l'Inde doit lancer mardi. Débuté en 2012, le projet a en effet été conçu selon le "Jugaad", un principe typiquement indien que l'on pourrait rapprocher du "système D" et qui consiste à trouver la solution la moins onéreuse possible.

"Ne la sous-estimez pas parce que c'est une mission bon marché et pionnière", a toutefois prévenu le journaliste scientifique indien Pallava Bagla. Avant de poursuivre: "il y a du Jugaad, il y a de l'innovation et tout le monde cherche aujourd'hui à réaliser des missions à bas coût".

L'Inde, premier pays asiatique à atteindre Mars ?

L'Inde ambitionne ainsi - après l'échec en 2011 de la première mission martienne de la Chine, sa grande rivale- d'écrire l'histoire de l'exploration interplanétaire en devenant le premier pays d'Asie à atteindre la planète rouge, à plus de 200 millions de km de la Terre.

Quoi qu'il en soit, le compte à rebours officiel pour le lancement de la sonde, baptisée "Mangalyaan" (engin martien en hindi) par la presse locale, a été enclenché ce dimanche matin à l'occasion de la fête hindoue des lumières, Diwali.

Un satellite de 1,3 tonne, le Mars Orbiter, doit être lancé à l'aide d'une fusée de 350 tonnes depuis la base de Sriharikota, dans le golfe du Bengale, à environ 80 kilomètres au nord-est de Chennai (Madras).

La fusée qui doit lancer le Mars Orbiter étant trop peu puissante pour la mission, les ingénieurs de l'ISRO ont eu l'idée de la faire tourner autour de la Terre pendant un mois pour lui faire prendre assez de vitesse pour échapper à la gravité terrestre.

Un signe positif pour le leader mondial de l'innovation "bon marché"

La sonde est munie de capteurs destinés à mesurer la présence de méthane dans l'atmosphère de Mars qui accréditerait l'hypothèse d'une forme de vie primitive sur cette planète ayant présenté des conditions semblables à celles de la Terre.

Un succès serait un motif de grande fierté pour ce pays de 1,2 milliard d'habitants dont une mission en 2008 a permis de révéler la présence d'eau sur la Lune, 39 ans après l'exploit de Neil Armstrong, premier piéton lunaire.

Il affermirait en outre la réputation industrielle et technologique de l'Inde qui produit la voiture la moins chère du monde et s'impose comme le leader mondial de l'innovation low cost.

De son côté, la Nasa lancera elle aussi une sonde, Maven, dans la haute couche atmosphérique de la planète Mars le 18 novembre, afin de mieux comprendre les raisons de la disparition de la plus grande partie de son atmosphère.

Pour aller plus loin: l'Inde confirme elle aussi vouloir envoyer une mission sur Mars