"Soutenir la reprise est la voie la plus sûre pour revenir à une politique monétaire plus normale" (Janet Yellen)

Par latribune.fr  |   |  439  mots
Janet Yellen doit défendre la politique ultra-accommodante de la Fed critiquée par certains républicains, lors de son audition devant la Commission bancaire du Sénat jeudi, mais sa confirmation par les élus ne fait guère de doute.
Janet Yellen, qui doit prendre la tête de la Banque centrale américaine (Fed), a estimé mercredi qu'il fallait continuer à soutenir la reprise aux Etats-Unis, le chômage étant "trop haut" et l'économie "loin de son potentiel".

"Je crois que soutenir l'économie aujourd'hui est le plus sûr chemin vers un retour à une approche plus normale de la politique monétaire". Voici ce qu'a indiqué Janet Yellen dans le discours qu'elle prononcera ce jeudi lors de son audition au Congrès et qui a été transmis à la presse mercredi.

Selon elle, en effet, "une forte reprise permettra finalement à la Fed de réduire son assouplissement monétaire et l'usage de ses outils non-conventionnels tels que les achats d'actifs".

Il faut poursuivre le QE pour arrêter le QE

Il faut dire que la Fed, en plus de maintenir son taux directeur proche de zéro, soutient de façon exceptionnelle la reprise économique des Etats-Unis en faisant marcher la planche à billets. Elle dépense ainsi quelque 85 milliards de dollars par mois depuis un an, en bons du Trésor notamment, pour pousser les taux à la baisse. Ce programme de politique monétaire ultra accomodante est le fameux "quantitative easing" (QE).

Si Janet Yellen a déclaré que "de bons progrès" avaient été faits, elle a toutefois estimé qu'il fallait "aller plus loin pour regagner le terrain perdu pendant la crise et la récession" de 2008-2009. "A 7,3% en octobre, le chômage est encore trop haut, reflétant un marché du travail et une économie dont les performances sont loin de leur potentiel", a-t-elle ainsi estimé.

Rappelons à cet égard que la candidate de Barack Obama à la présidence de la banque centrale, qui est déjà numéro 2 de la Fed depuis 2010, est considérée comme une "colombe", dans le jargon des observateurs de la Fed, c'est-à-dire qu'elle est davantage préoccupée par le chômage que par l'inflation.

La colombe doit soutenir le QE devant la Commission bancaire du Sénat

De fait, elle a pris soin de souligner que "l'inflation est en-dessous de la cible de 2% de la Réserve fédérale et devrait continuer à rester ainsi pour quelque temps".

Quoi qu'il en soit, Janet Yellen doit défendre la politique ultra-accommodante de la Fed critiquée par certains républicains, lors de son audition devant la Commission bancaire du Sénat jeudi, mais sa confirmation par les élus ne fait guère de doute.

"Je prédis qu'elle sera confirmée", a ainsi affirmé mercredi un sénateur républicain de la Commission, Bob Corker, pourtant critique de la politique de la Réserve fédérale.

Et si elle est confirmée par le Sénat, Janet Yellen prendra la succession de Ben Bernanke le 31 janvier.

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