Nucléaire : l'accord avec l'Iran aura un impact économique positif pour la France

Par latribune.fr  |   |  464  mots
L'Iran s'engage à renoncer à la perspective de l'arme nucléaire, c'est clair et c'est net", a affirmé Laurent Fabius lundi 25 novembre
L'accord signé à Genève est une bonne nouvelle pour les constructeurs automobiles français et les sociétés pétrolières comme Total. Les avantages commerciaux directs seront toutefois limités car les sanctions primaires concernant le pétrole et la banque restent en place.

Les constructeurs automobiles se réjouissent de l'accord sur le nucléaire iranien conclu à Genève dans la nuit de samedi à dimanche. Celui-ci impose des limites au programme nucléaire iranien contre un allégement des sanctions d'environ 7 milliards de dollars sur six mois et mentionne explicitement "l'industrie automobile". Il permet d'envisager un retour des deux constructeurs français PSA Peugeot-Citroën et Renault au pays des mollahs.

Citée par Bloomberg, le porte-parole de Peugeot se félicite:

"Toute indication d'une prochaine reprise des affaires avec nos partenaires iraniens va dans la bonne direction"

Renault n'est pas en reste. La directrice de la communication de la société basée à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine (92), déclare ainsi:

"Ce sont des bonnes nouvelles pour nous, l'Iran étant un marché important pour Renault."

"L'Iran est un marché important pour Renault"

Les deux Français espèrent en effet que la réouverture du marché iranien redonnera aux échanges commerciaux les couleurs qu'ils affichaient avant que les tensions liées au dossier nucléaire ne les fassent considérablement chuter. 

Pour rappel, Renault a vendu 103.000 véhicules en Iran en 2012. Quant aux ventes de Peugeot, elles avaient chuté de 68%, pour s'établir à 145.000 en 2012, contre 457.900 en 2011. Une conséquence des restrictions appliquées en février 2012.

Il faut dire que les échanges commerciaux entre Paris et Téhéran sont passés de 4,5 milliards d'euros en 2006 à 379 millions d'euros pour les huit premiers mois de 2013. Les exportations françaises, qui avoisinaient les 800 millions d'euros en 2012, ont été divisées par deux en 2013, selon le Monde.

10 millions d'euros de recettes en moins chaque mois pour Peugeot

En outre, les sanctions envers l'Iran auraient coûté quelque 120 milliards de dollars de recettes perdues, selon les estimations du Trésor américain. Et rien que pour Peugeot, par exemple, cela a creusé les bénéfices de la société à hauteur de 10 millions d'euros par mois, selon le directeur financier du constructeur automobile cité par Bloomberg.

Reste que cet accord ne sera pas "une aubaine" dans l'immédiat pour les multinationales pétrolières telles que la française Total car les restrictions sur l'énergie iranienne et l'embargo pétrolier européen demeurent, précise Bloomberg. Le président de Total, Christophe de Margerie espère toutefois que cela ne prendra pas trop de temps pour que le géant de l'énergie français retrouve sa place en Iran quand les sanctions seront levées.

Pour l'heure, PSA et Renault auront l'occasion de réactiver leurs connexions iraniennes dès cette semaine : le ministère de l'Industrie organise une conférence avec l'ensemble des constructeurs automobiles d'Iran le 30 novembre. Renaut a déjà confirmé à l'AFP qu'il "sera présent", PSA n'a lui pas souhaité faire de commentaires à ce sujet.