Les Etats-Unis accusent (encore) l'Allemagne de ne pas jouer le jeu européen

Par latribune.fr  |   |  418  mots
Le secrétaire au Trésor Jack Lew, l'équivalent du ministre de l'économie, ne pèsera pas ses mots pour demander à l'Allemagne de faire un effort pour développer sa demande intérieure la semaine prochaine. Il demandera aussi à la BCE à se tenir prête en cas de trop faible inflation. (Photo : Reuters)
L'Allemagne sera sommée de faire un effort pour développer sa demande lors de la visite du secrétaire au Trésor américain la semaine prochaine. Et la BCE de faire attention à une possible déflation.

Jacob Lew est un habitué des remontrances à l'Allemagne dans sa gestion de la crise européenne. Lors de son prochain déplacement officiel en Europe, son troisième depuis sa prise de fonctions en janvier 2013, il ne devrait pas changer de version.

 L'Allemagne sommée de développer sa demande intérieure

Ainsi l'Allemagne se verra-t-elle encore accuser de ne pas jouer le jeu de la demande intérieure pour créer des débouchés pour ses partenaires en crise. La dernière fois, Berlin avait très mal réagi aux propos de l'américain qui considérait que la faiblesse de la demande allemande était responsables de déséquilibres dans la zone euro.

Mais "en dépit des progrès accomplis par les dirigeants européens, la demande intérieure dans la zone euro reste inférieure à son faible niveau de 2009", c'est à dire au plus fort de la crie financière, constate pour justifier la position des Etats-Unis un haut responsable du Trésor cité par l'AFP.

Selon lui, la mauvaise volonté allemande aurait même freiné la sortie de crise des pays de la périphérie de la zone euro. La position de Jacob Lew et des Etats-Unis n'a pas changé assure-t-il.

La France invitée à se positionner pour une "stratégie de croissance équilibrée"

En France, où il rencontrera le président François Hollande mardi, le ministre américain insistera sur la nécessité de se doter d'une "stratégie de croissance équilibrée" qui passe notamment par le fait de voir davantage de demande en provenance des pays en "excédent", a indiqué le Trésor.

En somme, la France ne sera pas égratignée, mais invitée à réclamer des efforts à Berlin. Sujet sur lequel la majorité est plutôt discrète ces dernières semaines malgré la polémique récente née des remontrances de Bruxelles à Berlin pour son excédent courant excessif.

La BCE doit se tenir prête à lutter contre la déflation

L'administration américaine continue par ailleurs de s'inquiéter d'un mouvement de désinflation dans la région, a-t-il ajouté, assurant que les Européens devaient garder toutes les options "ouvertes" dans l'hypothèse où ces pressions se renforçaient.

Ce qui ne devrait pas contrarier le président de la BCE Mario Draghi qui s'est dit prêt à réagir en cas de besoin, même s'il ne croit pas à l'entrée de la zone euro en déflation.