Les super riches, "contributeurs majeurs" à l'économie britannique

Par latribune.fr  |   |  358  mots
Les propriétaires de logement de plus de 15M£ dépensent annuellement 4 à 5M£ au Royaume-Uni. (Flickr/Tahir Hashmi*)
La présence des "super riches" à Londres n'aurait pas qu'un impact négatif sur le prix de l'immobilier : elle injecterait aussi chaque année 4,8 milliards d'euros dans l'économie britannique, estime une étude.

Les riches étrangers accusés de truster les biens immobiliers de luxe à Londres ? Une étude répond qu'ils sont aussi responsables de l'injection de quelque 4,8 milliards d'euros chaque année dans l'économie britannique.

En 2013, explique l'étude du cabinet Ramidus Consulting, 1.338 logements ont été vendus à plus de 5 millions de livres (environ 6 millions d'euros) dans les quartiers les plus huppés de la capitale. Mayfair, Knightsbridge ou Belgravia sont plébiscités par les acheteurs étrangers : 60% de ces transactions ont été conclues avec eux.

Chasser les locaux du centre-ville

Or, ces investissements n'ont pas toujours bonne presse : est parfois reproché aux "super riches" russes, chinois ou moyen-orientaux de chasser les Britanniques hors du centre de Londres, avant de laisser leur maison inhabitée.

Mais selon Ramidus, les travaux domestiques, les dépenses médicales, la maintenance, la décoration ou les frais de scolarité que payent ces étrangers au Royaume-Uni rapporterait des milliards d'euros au pays.

Entre 3 et 5 millions de livres de dépenses annuelles

Sur la base d'une enquête auprès d'agents, groupes de concierge, prestataires de services, le cabinet estime que les propriétaires de logement de plus de 15 millions de livres dépensent annuellement 4 à 5 millions de livres au Royaume-Uni. Pour une propriété de plus de 5 millions de livres, la facture se chiffre à hauteur de 3 millions de livres/an.

Ce calcul s'applique même aux propriétaires ne passant pas plus de 90 jours par an en Angleterre, car l'entretien des propriétés se poursuit en leur absence.

Crise du logement

Le directeur du Centre for London, un think-tank qui organise jeudi la présentation de l'étude, Ben Rogers, explique que "la richesse qu'on peut voir à West End nous embarrasse tous, mais il est difficile de nier la contribution des super-riches à l'économie londonienne. Le problème, c'est que leur contribution est souvent cachée."

Cet apport n'est toutefois pas de nature à faire oublier la pénurie de logements qui affecte Londres, conclut le Financial Times, qui rappelle que le niveau de construction est toujours inférieur à celui en vigueur avant la crise financière de 2008.

* Compte Flickr de Tahir Hashmi : code_martial