Chinafrique : les échanges commerciaux ont atteint un record en 2013

Par latribune.fr  |   |  497  mots
Lors de son investiture en 2013, le président chinois Xi Jinping avait choisi l'Afrique pour son premier voyage officiel à l'étranger. Ci-dessus à Dar es Salam, Tanzanie.
En 2013, les échanges commerciaux sino-africains ont pour la première fois dépassé les 200 milliards de dollars. Une tendance dont le Sénégal compte bien profiter.

Le terme de Chinafrique n'a jamais été aussi vrai. Le volume des échanges commerciaux sino-africains "ont franchi pour la première fois la barre de 200 milliards de dollars américains", un record historique, a déclaré jeudi le président chinois Xi Jinping, alors qu'il recevait son homologues sénégalais Macky Sall lors d'une cérémonie au Grand palais du Peuple à Pékin.

Ce chiffre conforte la Chine en tant que premier partenaire commercial de l'Afrique, une position qu'elle tient depuis 2009 au détriment des Etats-Unis et de l'Europe.

Maîtriser ses approvisionnements en matières premières

"Les investissements directs de la Chine en Afrique ont quant à eux crû de 44%", a poursuivi le chef d'Etat chinois. Et de s'enthousiasmer : "tout cela témoigne de la vitalité sans cesse renouvelée de l'amitié sino-africaine, de l'importance du potentiel de coopération et des très belles perspectives du partenariat stratégique sino-africain de type nouveau"

Ces dernières années, la deuxième économie mondiale s'est montrée très soucieuse de développer son implantation sur le continent africain, afin de maîtriser ses approvisionnements en matières premières. Après son investiture présidentielle en mars 2013, c'est en Tanzanie, en Afrique du Sud et en République démocratique du Congo que Xi Jinping avait choisit d'effectuer son premier voyage officiel à l'étranger.

Mais le renforcement des liens sino-africains ne va pas sans heurts. En février 2013, par exemple, suite à une révolte des mineurs contre leurs conditions de travail, le gouvernement zambien avait pris le contrôle d'une mine de charbon exploitée par une société chinoise, l'accusant de ne pas payer ses redevances ni respecter les normes environnementales et de sécurité.

L'essor du "Pékin-Dakar"

"La Chine et le Sénégal et les autres pays du continent africain forment une communauté de destin en partageant heurs et malheurs", a lancé Xi Jinping à l'adresse de son invité sénégalais, tout en saluant l'essor des échanges entre Pékin et Dakar depuis le rétablissement des relations diplomatiques en 2005. Avant cette date, le Sénégal avait pendant près d'une décennie préféré reconnaître Taïwan plutôt que la République populaire de Chine.

Le président Macky Sall a quant à lui assuré que le Sénégal avait "beaucoup d'ambitions" pour ses "relations particulières" avec le géant asiatique. Les deux pays ont conclu une série d'accord dont deux, disent-ils, portent "sur l'octroi d'un don sans contrepartie et sur un prêt sans intérêt" de la part de Pékin. Un lexique du "cadeau généreux" que l'on retrouve régulièrement dans les discours chinois en Afrique.

Les exportations chinoises vers le Sénégal ont bondi de presque 25% en 2013, à 988 millions de dollars, selon les douanes chinoises. Pékin est par ailleurs pour Dakar un important pourvoyeur de fonds au titre de l'aide au développement.