La Russie va faire payer à l'Ukraine une facture de gaz salée

Par latribune.fr  |   |  296  mots
Depuis ce mardi 1er avril, Kiev a perdu l'avantage d'un prix du gaz attractif. La compagnie russe Gazprom a relevé ses tarifs de plus de 40%, et devrait les augmenter à nouveau pour atteindre le prix du marché le plus élevé en Europe.

L'annonce était attendue, mais elle est difficile à encaisser pour un pays qui affronte des difficultés économiques. Alexeï Miller, le patron du géant Gazprom, a décidé de mettre fin au rabais accordé à l'Ukraine depuis décembre. En échange de la ristourne, Kiev s'était engagé à renoncer à un accord avec l'Union européenne.

1.000 mètres cubes sont désormais vendus 385,5 dollars contre 268,5 dollars jusqu'à maintenant selon les informations du Frankfurter Allgemeine Zeitung, soit une augmentation de 43,5%. Par ailleurs, selon le journal allemand, Gazprom se plaint aussi des retards de paiement de l'Ukraine : une facture de 1,7 milliard de dollars n'aurait toujours pas été honorée.

Le revers de la révolution

La réduction avait été accordée dans le cadre d'un vaste plan d'aide financière de 15 milliards de dollars. Or ce plan est désormais caduque depuis la chute de Viktor Ianoukovitch, l'ex-président ukrainien pro-russe, et son remplacement par un régime ouvertement pro-européen.

L'annonce a été reçue sans surprise en Ukraine. "C'est une déclaration tout à fait attendue", a réagi le patron du groupe gazier ukrainien Naftogaz, Andriï Kobolev.

La cercle vicieux du gaz russe 

Les autorités russes ont aussi fait savoir qu'une autre ristourne de 100 dollars risquait de prendre fin. Il s'agit d'un rabais datant d'avril 2010 dans le cadre d'un accord sur la prolongation du bail de la Flotte de la de la mer Noire dans sa base historique de Sébastopol, en Crimée.

Le prix du gaz pourrait monter à 480 dollars les 1.000 mètres cubes, l'un des tarifs les plus élevés appliqués aux pays européens. Une très mauvaise nouvelle pour l'Ukraine qui doit désormais compter sur une aide occidentale et du Fonds monétaire international (FMI) pour pouvoir alimenter son budget.