Ukraine : déjà des voix discordantes après l'accord de Genève

Par latribune.fr  |   |  556  mots
Le président américain Barack Obama a déclaré n'avoir "aucune certitude que l'accord conclu permette une désescalade sur le terrain". Reuters
Les premières déclarations américaines et l'attitude des pro-russes sur le terrain ont rapidement douché les espoirs d'apaisement permis par l'accord trouvé jeudi à Genève. Les Occidentaux, Kiev et Moscou s’étaient pourtant entendus sur le désarmement des séparatistes à l'Est de l'Ukraine.

A peine l'accord signé, les menaces ont fusé. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a prévenu jeudi soir que la Russie serait soumise à de nouvelles sanctions si elle n'appliquait pas l'accord quadripartite conclu quelques heures avant, à Genève.

Sur son compte Twitter, il a appelé l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à se charger d'aider les autorités ukrainiennes à reprendre les villes et bâtiments officiels occupés par les séparatistes pro-russes :

Barack Obama reste sceptique

De son côté, le président américain a déclaré n'avoir :

"Aucune certitude que l'accord conclu permette une désescalade sur le terrain. Je ne pense pas que l'on puisse être sûr de quoi que ce soit à ce stade".

Il a néanmoins souligné qu'il "faudra encore plusieurs jours pour voir si les déclarations se concrétisent".

Les séparatistes pro-russes ne sont pas prêts à abandonner leurs positions

Sur le terrain en touts cas, l'accord est loin d'être appliqué. Le reportage de l'envoyé spécial de France Inter faisait état ce matin à Donetsk de la réaction des militants pro-russes : ils ne sont pas prêts à quitter les bâtiments officiels qu'ils occupent. "Pas de référendum, pas de départ" affirment certains d'entre eux ce matin. 

Les séparatistes pro-russes ont également déclaré jeudi qu'ils ne quitteraient pas les lieux tant que les partisans des nouvelles autorités au pouvoir à Kiev ne lèvent pas leur camp à "Maïdan", la place de l'Indépendance dans le centre de la capitale.

Mettre fin aux violences en désarment les "groupes illégaux"

La restitution des bâtiments officiels fait pourtant partie des closes de l'accord. Son annonce avait été faite par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, jeudi 17 avril. 

Il prévoit normalement que :

  • Les groupes armés illégaux doivent être désarmés
  • Tous les bâtiments saisis illégalement doivent être rendus à leurs propriétaires légitimes,
  • Toutes les rues, les places et les autres lieux publics dans les villes ukrainiennes doivent être libérés

Le document qui a été adopté prévoit aussi une amnistie pour ceux qui respecteront les dispositions de l'accord, à l'exception de "ceux qui sont coupables de crimes capitaux".

La Russie n'a "aucun désir" d'envahir l'Ukraine

La Russie n'envisage pas d'envahir l'Ukraine a assuré Sergueï Lavrov devant la presse. "Nous n'avons aucune espèce de désir d'envoyer des troupes en Ukraine. Cela serait contre nos intérêts fondamentaux", a dit hier le chef de la diplomatie russe.

Les pourparlers à Genève réunissaient le chef de la diplomatie ukrainienne Andriy Dechtchitsia, son homologue russe Sergueï Lavrov, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et la porte-parole de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton.

Sergueï Lavrov a souhaité pour sa part l'ouverture immédiate d'un vaste dialogue national en Ukraine. Il a préconisé des réformes de décentralisation dans le pays, une plus grande autonomie pour les régions et ajouté que les participants aux pourparlers avaient convenu de poursuivre les discussions dans des cadres différents.