En Thaïlande, l'armée officialise le coup d'Etat

Par latribune.fr  |   |  338  mots
L'armée thaïlandaise a renversé le pouvoir, "pour que le pays revienne à la normale", a déclaré le chef de l'armée de terre, le général Prayut Chan-O-Cha, à la télévision ce jeudi.
Trois jours après avoir déclaré la loi martiale, ressentie comme un putsch déguisé, l'armée thaïlandaise a annoncé un coup d'Etat ce jeudi.

L'armée thaïlandaise a renversé le pouvoir. C'était "nécessaire (...) pour que le pays revienne à la normale", a déclaré le chef de l'armée de terre, le général Prayut Chan-O-Cha, à la télévision ce jeudi. "Tous les Thaïlandais doivent rester calmes et les fonctionnaires doivent continuer à travailler comme d'habitude", a-t-il ajouté. La crise actuelle a déjà provoqué la mort de 28 personnes, surtout à Bangkok, selon un bilan officiel. 

Un pays "habitué" aux coups d'Etat

Il s'agit du 19e coup d'Etat ou tentative de coup d'Etat dans le pays en près de 80 ans. Le dernier date de 2006. Il visait l'ancien Premier ministre et milliardaire Thaksin Shinawatra, et a entraîné une série de crises politiques ayant abouti à celle d'aujourd'hui. 

En mai, Yingluck, la sœur de Thaksin Shinawatra qui dirigeait le gouvernement depuis 2011, a été démise après une décision de justice. Pour l'heure, aucune information n'a filtré sur le lieu où se trouve Niwattumrong Boonsongpaisan, Premier ministre par intérim. 

Loi martiale

Les événements se sont précipités cette semaine. L'armée a instauré mardi la loi martiale. Depuis, elle dit avoir découvert quatre caches d'armes près de la capitale. 

L'annonce du coup d'Etat ce jeudi intervient juste après la reprise des négociations entre partis politiques ennemis et représentants manifestants des deux camps. 

Référendum, élections ou réformes?

Lors de ces pourparlers, Jatuporn Prompan, le leader des Chemises Rouges  puissant mouvement pro-gouvernemental, a proposé un référendum national sur la meilleure option de sortie de crise. Les partisans du gouvernement insistent sur la nécessité d'organiser au plus vite des élections. Celles de février ont été invalidées par la justice en raison de leur perturbation par les manifestants.

L'opposition de son côté, réclame des réformes avant toute nouvelle élection. Les manifestants souhaitent un Premier ministre "neutre", nommé par le Sénat, en l'absence de chambre basse du Parlement, dissoute en décembre.