Ukraine : Poutine "respectera" le résultat de la présidentielle de dimanche

Par latribune.fr  |   |  563  mots
Pour Vladimir Poutine, Ianoukovitch reste toutefois "le président en exercice", chassé par un "coup d'Etat" "soutenu par les Américains. (Photo: Reuters)
Le président russe a annoncé qu'il "travaillera" avec les nouvelles autorités. Le chef de la diplomatie ukrainienne a déclarer espérer que ces déclarations "seront suivies d'actes concrets".

Journée d'attente en Ukraine, où vendredi à minuit s'est achevée la campagne électorale, marquée par de nombreuses violences, pour la présidentielle de dimanche. Un scrutin salué par Kiev, afin de clôturer six mois d'une crise politique qui a plongé le pays au bord de la guerre civile, mais rejeté par les séparatistes prorusses.

L'avant-veille de cette élection cruciale, le président russe, Vladimir Poutine, a choisi l'apaisement. Vendredi, à Saint-Pétersbourg, il a annoncé qu'il respecterait le "choix du peuple ukrainien" et travaillerait avec le chef de l'Etat élu.

Ianoukovitch reste "le président en exercice", selon Poutine

Le maître du Kremlin a toutefois soigneusement choisi ses mots et évité d'admettre qu'il reconnaîtrait le président ou que celui-ci serait légitime.

"En principe, en vertu de la Constitution, il ne peut y avoir d'élection car le président (Viktor) Ianoukovitch (...) est le président en exercice", a déclaré vladimir Poutine.

Mais "nous voulons nous aussi qu'en fin de compte le calme revienne (en Ukraine), nous allons respecter le choix du peuple ukrainien", a-t-il ajouté, assurant que Moscou "travaillerait avec les nouvelles autorités".

Les troupes russes retourneront dans leurs casernes

Le discours a été l'occasion pour Poutine de dénoncer une fois de plus un "coup d'Etat", soutenu par "nos amis américains", de la part du mouvement de contestation Maïdan qui a conduit fin février à la fuite de Viktor Ianoukovitch en Russie.

"Au final, c'est le chaos et une véritable guerre civile", a-t-il déploré.

Le chef d'état-major de l'armée russe, le général Valeri Guerassimov, a pour sa part assuré que les troupes russes déployées près de la frontière de l'Ukraine retourneraient dans leurs casernes au cours des vingt prochains jours, conformément à l'ordre donné par Vladimir Poutine.

Le milliardaire Petro Porochenko favori

Du côté de l'Ukraine, le chef de la diplomatie du pays, Andriï Dechtchitsa, tout en "saluant" les déclarations de Poutine, a déclaré "espérer qu'elles seront suivies d'actes concrets".

Le président par intérim, Olexandre Tourtchinov, a appelé, dans une courte allocution télévisée, "chacun" des Ukrainiens à se rendre aux urnes pour donner "un pouvoir légitime" à leur pays.

D'après un dernier sondage, le favori du scrutin est le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko qui, avec plus de 44% des intentions de vote, devance l'ancienne Première ministre Ioulia Timochenko (8%). Si personne n'est élu au premier tour, un deuxième tour est prévu pour le 15 juin.

Près de deux millions d'électeurs pourraient avoir du mal à voter

36 millions d'électeurs sont appelés à voter pour la présidentielle. Pour assurer sa tenue, Kiev a déployé 55.000 policiers et 20.000 volontaires.

Dans l'Est, toutefois, où les séparatistes ont promis d'empêcher le déroulement du scrutin, près de deux millions d'électeurs pourraient éprouver des difficultés à voter. Selon les derniers données de la Commission électorale, plus de la moitié (20 sur 34) des commissions électorales des régions de Donetsk et de Lougansk ne peuvent pas fonctionner.

Les affrontements entre soldats ukrainiens et séparatistes, qui se sont poursuivis encore vendredi, ont fait au total plus de 150 morts, selon un comptage a minima réalisé par l'AFP à partir de données de l'ONU, des responsables officiels ukrainiens et de constatations de journalistes.