Le PIB américain s'est contracté de 1% au premier trimestre.

Par latribune.fr  |   |  747  mots
Le PB des Etats-Unis s'est fortement contracté au premier trimestre
Le PIB américain s'est contracté de 1% au premier trimestre 2014, selon la deuxième estimation du Département du Commerce. Notamment en raison de la rigueur de l'hiver et du non renouvellement des stocks. Les analyste tablent sur un nettement meilleur deuxième trimestre. En revanche, le chômage recule fortement.

C'est bien plus que ce qui était attendu et ce n'est pas bon du tout pour la croissance mondiale. Selon la deuxième estimation du département du Commerce,  le Produit Intérieur Brut (PIB) américain a reculé de 1% en rythme annualisé de janvier à mars. La prévision médiane des analystes tablait sur un recul de 0,5% alors que le ministère, dans sa première estimation de la fin avril, avait initialement estimé la croissance du premier trimestre à +0,1%.

Au quatrième trimestre 2014, l'expansion avait atteint 2,6%... déjà fortement révisée à la baisse puisque, initialement, on pensait qu'elle dépasserait les 3%. 

C'est la première fois depuis le premier trimestre 2011 que la première économie mondiale voit son PIB se contracter. Une première explication vient d'un hiver particulièrement rigoureux qui a affecté tous les secteurs de l'économie hormis les dépenses de consommation qui se sont maintenues à +3,1% portées par les dépenses dans les services (+4,3%).

Pas de menace de récession

Toutefois cette contraction ne fait pas craindre une récession, définie par deux trimestres consécutifs de recul du PIB. Les économistes s'attendent à une croissance plus dynamique au deuxième trimestre autour de 3%, comme l'a rappelé la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen début mai affirmant que l'économie était "sur la voie d'une solide croissance".

 

Lors de son précédent recul début 2011, le PIB américain avait enregistré une baisse de 1,3%. L'économie américaine a été en récession, à la suite de la crise financière, de décembre 2007 à juin 2009.

Deuxième explication, le retrait annoncé ce jeudi 29 mai  "reflète des contributions négatives des stocks, des exportations, de l'investissement résidentiel et non résidentiel ainsi que des dépenses des gouvernements des Etats", indique le communiqué du ministère.

Les stocks  ont ôté 1,6 point de croissance

La révision en baisse de 1,1 point s'explique notamment par une nouvelle estimation des stocks qui montre que les industriels ont puisé dans ces stocks plutôt que de produire de nouveaux biens pour satisfaire la demande. Il en résulte qu'à eux seuls les stocks ont ôté 1,6 point de croissance.

Les dépenses d'investissement ont chuté de 11,7%, marquées par un recul de l'investissement non-résidentiel (-1,6% contre +5,7% au 4e trimestre), et de l'investissement dans les équipements (-3,1%). L'investissement résidentiel est en retrait de 5%.

Les exportations ont aussi reculé de 6% après avoir augmenté de 9,5% au trimestre précédent tandis que les importations, que l'on déduit du PIB, sont en hausse de 0,7%.

Si les dépenses du gouvernement fédéral ont progressé de 0,7% au premier trimestre après avoir chuté de 12,8% fin 2013 lors du bras de fer avec le Congrès qui avait conduit à une fermeture des services administratifs en octobre, celles des Etats et collectivités locales ont poursuivi leur recul (-1,8%). L'euro montait face au dollar, au lendemain d'un net repli, le billet vert ployant après des chiffres décevants de la croissance américaine, mais la prudence restait de mise du fait de spéculations persistantes sur un assouplissement monétaire imminent de la Banque centrale européenne (BCE).

Autre conséquence de cette contraction du PIB US, l'euro a grimpé face au dollar. Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,3610 dollar, après être tombé vers 07H15 GMT à un nouveau plus bas depuis mi-février (1,3586 dollar), contre 1,3590 dollar mercredi vers 21H00 GMT.

Le ministère du Commerce américain publiera le 25 juin sa troisième et dernière estimation du PIB.

Baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage

Pour leur part, Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont reculé davantage qu'attendu pour la semaine close le 24 mai, selon les statistiques du département du Travail publiées également ce jeudi.

Elle se sont établies à 300.000 en données corrigées des variations saisonnières, marquant un recul de 27.000. Les analystes tablaient sur un moindre retrait, à 318.000 par rapport aux 327.000 de la semaine d'avant (chiffre révisé en hausse de 1.000). En moyenne sur un mois, les inscriptions au chômage reculent de 11.250 pour s'établir à 311.500. C'est la moyenne mensuelle la plus basse depuis août 2007, précise le ministère.

Il y a un an pour la même semaine, les allocations chômage atteignaient 350.000.

Le taux de chômage aux Etats-Unis est au plus bas depuis près de six ans à 6,3% en avril.