Au Royaume-Uni, l'emploi atteint des sommets mais les salaires ne suivent pas

Par latribune.fr  |   |  374  mots
Au Royaume-Uni, la reprise amorcée en 2013 se confirme, avec un taux d'emploi à son plus haut niveau (Reuters)
Le taux de chômage britannique a atteint son plus bas niveau depuis 2008. Les salaires restent néanmoins sous pression.

Voici un taux de chômage qui ferait pâlir d'envie le gouvernement français : 6,5%. Au Royaume-Uni, la reprise économique entamée début 2013 semble bel et bien se confirmer.

Mercredi, l'Office des statistiques nationales (ONS) a annoncé que le taux de chômage a encore baissé outre Manche, s'établissant à 6,5% sur la période de trois mois achevée fin mai, contre 6,6% fin avril, et atteignant par la même occasion son plus bas niveau depuis fin 2008.

Un taux d'emploi record

L'ONS a précisé que le nombre de personnes à la recherche d'un emploi a diminué de 43.000 sur le mois de mai 2014.

Et signe de bonne santé économique et de "vraie" baisse du chômage, le taux d'emploi a atteint un record depuis le début de la série statistique en 1971, à 73,1%, tout comme le nombre de personnes disposant d'un emploi (30,643 millions).

Les salaires toujours sous pression

Seule ombre au tableau, les salaires du royaume restent sous pression. Depuis un an, ils n'ont augmenté que de 0,3%.

"Les derniers chiffres du marché du travail britannique continuent de montrer un mélange inhabituel de forte croissance de l'emploi mais de salaires stagnants", a commenté Samuel Tombs de Capital Economics.

Selon l'économiste, cette situation paradoxale s'explique par "des capacités inutilisées" sur le marché du travail "qui empêchent tout rebond de la croissance des salaires". Une stagnation des revenus qui risque de conforter la Bank of England (BoE) dans sa politique d'assouplissement monétaire.

Resserrement monétaire de la BoE à prévoir ?

Pourtant, la Banque d'Angleterre s'était initialement fixée le seuil de 7% de chômage avant d'entamer toute réflexion sur une première hausse des taux. Mais en février dernier, elle a élargi les conditions d'un resserrement monétaire et scrute désormais de très près le niveau de capacité inutilisée dans l'économie et sur le marché du travail.

Néanmoins, le gouverneur de la BoE avait surpris en juin en estimant qu'une hausse des taux d'intérêt pourrait intervenir "plus tôt" qu'attendu par les marchés. Une annonce plutôt préventive puisque du côté de Natixis, aucun mouvement de la part de la BoE sur les taux n'est attendu avant 2016.