Direct MH17 : Moscou déclare n'avoir fourni "aucune arme" aux rebelles

Par latribune.fr  |   |  935  mots
Le président russe a affirmé dimanche que, sur les lieux du crash, la présence d'observateurs internationaux n'était pas "suffisante" (Photo Reuters)
La pression est montée d'un cran sur Moscou après le déplacement des corps des victimes du crash d'un avion de Malaysian Airlines en Ukraine le 17 juillet. L'UE pourrait décider de nouvelles sanctions. Suivez au fil de la journée les principales annonces et réactions à ce sujet.

Moscou menacée de nouvelles sanctions. Le Conseil de sécurité de l'Onu - dont la Russie est membre - se réunit ce lundi et pourrait décider d'une action diplomatique après le crash du Boeing de la Malaysia Airlines le 17 juillet en Ukraine. L'Union européenne pourrait quant à elle choisir de durcir le ton. Voici les principales annonces de la journée concernant ce dossier. 

  • La Russie déclare n'avoir fourni aucun système de missiles

La Russie a démenti avoir fourni aux insurgés prorusses des systèmes de missiles Bouk, soupçonnés d'être à l'origine du crash du vol MH17 dans l'est de l'Ukraine, comme l'en accusent Kiev et Washington.

"La Russie n'a pas fourni aux insurgés de systèmes de missiles Bouk ou d'autres types d'armement et de matériel militaire", a affirmé le général Andreï Kartapolov de l'État-major des forces russes au cours d'une conférence de presse au ministère russe de la Défense.

En outre, le ministère russe de la Défense a déclaré qu'un chasseur ukrainien avait volé à une distance de trois à cinq kilomètres du Boeing de la Malaysia Airlines le jour où l'avion s'est écrasé, et qu'aucun tir de missile proche de la trajectoire de vol du MH17 n'a été détecté. 

  • Vers un durcissement des sanctions de l'UE 

L'Union européenne est prête à imposer des sanctions plus sévères à la Russie si Moscou ne cesse pas de soutenir les séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine, a prévenu lundi David Cameron. Dans une interview accordée à la chaîne d'information continue britannique Sky News, il détaille : 

"L'UE sera prête à prendre des mesures supplémentaires, dans de nouveaux domaines, en particulier celui des biens industriels sophistiqués qui peuvent avoir un double usage, notamment à des fins de défense."

  • Une expertise néerlandaise

 Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a affirmé ce lundi que son pays souhaitait confier aux enquêteurs néerlandais le soin de déterminer les causes de la catastrophe.

Une équipe est déjà arrivée sur place. Avec des chargés de missions de l'OSCE, ses membres ont eu accès aux wagons du train réfrigéré contenant les dépouilles des victimes recueillies et déplacées en raison de la chaleur extérieure. "Le stockage des corps est de bonne qualité", a déclaré Peter Van Vliet, expert médico-légal néerlandais, cité par l'AFP. 

  • Cessez-le-feu ciblé autour de la zone  de  l'accident

Le président ukrainien Petro Porochenko, en visite ce lundi à l'ambassadeur de Malaisie à Kiev a dit avoir ordonné à ses troupes de ne pas ouvrir le feu dans un "rayon de 40 km du lieu de la tragédie".  

  • Offensive ukrainienne à Donetsk

Ce lundi matin des militaires ukrainiens ont tenté d'entrer dans la ville de Donetsk, a constaté un reporter de l'agence Reuters. Selon Sergueï Kavtaradze, l'un des responsables de la république populaire de Donetsk (autoproclamée par les séparatistes), au moins quatre chars et véhicules blindés cherchent à entrer à l'intérieur de la ville.

Cette ville industrielle située à l'Est de l'Ukraine est depuis plusieurs mois le théâtre d'affrontements entre l'armée de Kiev et les séparatistes pro-russes. 

  • Arrivée d'experts néerlandais à Donetsk

Trois membres d'une équipe néerlandaise d'identification de victimes de catastrophes sont par ailleurs arrivés dans la matinée à Donetsk. Hormis des représentants de l'OSCE sur place depuis quatre mois, ils sont les premiers enquêteurs internationaux à parvenir en territoire tenu par les séparatistes dans l'est de l'Ukraine depuis la catastrophe du vol MH17 de la Malaysia Airlines jeudi dernier.

Les chefs des séparatistes ont dit être prêts à rencontrer les membres de l'équipe et à les aider à atteindre le site de l'épave ou les wagons réfrigérés dans lesquels des corps de victimes ont été entreposés. Un groupe de responsables malaisiens est également attendu ce lundi dans l'est de l'Ukraine.

Les Pays-Bas ont particulièrement été touchés par ce drame : sur les 298 occupants de l'avion, 193 étaient néerlandais

  • Vladimir Poutine répond aux pressions internationales

Pressé par plusieurs chefs d'Etats et de gouvernements occidentaux  dimanche de garantir un libre accès aux débris, le président russe aurait promis son "entière coopération" lors d'un entretien dimanche soir avec le Premier ministre des Pays-Bas, Mark Rutte. Une source au sein du gouvernement néerlandais l'a indiqué à l'AFP. 

Après le déplacement d'environ 200 corps dans un train réfrigéré, la communauté internationale s'est émue des risques d'entrave à l'enquête internationale sur les causes de cette catastrophe. 

Le président russe a par ailleurs affirmé dimanche que, sur les lieux du crash, la présence d'observateurs internationaux n'était "pas suffisante". "Nous devons tout faire pour assurer la sécurité aux [enquêteurs de l'Organsiation internationale de l'aviation civile], pour assurer les couloirs humanitaires nécessaire à leur mission", a-t-il déclaré dans un communiqué cité par Russia Today. 

  • Canberra garde Moscou à l'oeil

Vladimir Poutine s'est également entretenu avec le Premier ministre australien, rapporte la presse du pays. Canberra soutient une résolution qui viserait à condamner officiellement le tir sur cet avion de ligne. "Maintenant, il doit être aussi bon que ses paroles", a conclu Tony Abbott, après cet entretien, lors d'une interview à la radio ce lundi matin. 

Le chef du gouvernement australien a ajouté qu'il continuerait de surveiller les agissements des responsables russes. Trente-sept ressortissants australiens ont disparu dans la catastrophe. 

(Dernière mise à jour :12h40)