La population d'animaux sauvages a été divisée par 2 en 40 ans

Par latribune.fr  |   |  408  mots
Les espèces d'eau douce, notamment les amphibiens, sont les plus touchées. De 1970 à 2010, leur population a diminué de 76% selon l'ONG.
L'action de l'homme a entraîné la disparition, de 1970 à 2010, de 52% de la population des espèces de vertébrés, selon l'ONG WWF. L'Amérique Latine est la zone la plus touchée.

L'ONG WWF (fonds mondial pour la nature) a émis un constat accablant dans son dernier rapport "Planète Vivante" publié lundi 29 septembre. L'action de l'homme aurait entraîné la disparition, en 40 ans, de plus de la moitié de la population des espèces vertébrées.

Entre 1970 et 2010, selon l'Indice Planète Vivante qui mesure l'évolution de 10.380 populations de 3.038 espèces de mammifères, le nombre d'oiseaux, de reptiles, d'amphibiens et de poissons a chuté de 52 %.

L'Amérique Latine, zone la plus touchée

Les espèces d'eau douce ont payé le prix fort (-76%) tandis que les espèces terrestres et marines ont diminué de 39%, idem pour les populations d'animaux sauvages terrestres.

Deux zones sont particulièrement touchées: l'Amérique Latine (-83%), et la région Asie-Pacifique (-67%). La baisse annoncée de 52% est beaucoup plus marquée que dans les rapports précédents. Cela s'explique par le changement du mode de calcul. Le nouveau mode propose une représentation plus fidèle de la répartition mondiale des espèces de vertébrés, selon l'ONG.

Dans son dernier rapport bisannuel, datant de 2012, le WWF faisait état d'une baisse de 28% des espèces sauvages entre 1970 et 2008. L'indice ne couvrait alors que 2.699 espèces.

Perte et dégradation des habitats

Selon l'ONG, les causes de ce déclin sont la perte et la dégradation des habitats (en cause: l'agriculture, l'urbanisation, la déforestation,...), la chasse et la surpêche, et le changement climatique.

Parmi les exemples marquants est cité celui des éléphants d'Afrique. L'aire de répartition de l'éléphant de forêts ne représentait plus en 1984 qu'environ 7% de son aire historique. Et dans cette portion congrue, à cause du braconnage, le nombre d'éléphants s'est effondré de 60% entre 2002 et 2011.

Surconsommation de l'homme

Selon l'ONG, l'humanité consomme plus de ressources naturelles que la planète ne peut en reconstituer, plus de poissons qu'il n'en naît, plus de CO2 émis que les forêts et les océans ne peuvent en absorber. Ainsi, la "biocapacité", soit la superficie disponible pour assurer ces biens et services, ne cesse de se contracter avec l'explosion de la démographie mondiale, selon l'ONG.

"Cette tendance lourde ne donne aucun signe de ralentissement", souligne la 10ème édition du rapport. Mais l'ONG ne sombre pas dans le pessimisme: "Il est encore possible d'agir pour renverser ce déclin et combiner développement et sauvegarde de l'environnement."