Au Canada, François Hollande crée la polémique avec les écologistes

Par latribune.fr  |   |  330  mots
François Hollande est le premier président français à engager une visite officielle au Canada depuis François Mitterrand.
Le président de la République a plaidé pour que des entreprises françaises s'impliquent dans l'exploitation des sables bitumineux au Canada, considérée par les associations comme un désastre environnemental.

Fallait-il aller en Alberta ? La visite de François Hollande dans cette région du Canada fait couler beaucoup d'encre et a encore avivé la défiance d'une partie de sa majorité. Le président français s'est ainsi intéressé à l'industrie pétrolière de cette province qui a développé l'exploration de pétrole dans les sables bitumineux. Il a souhaité que l'industrie française s'intéresse à ce secteur.

"Je souhaite que la France puisse continuer à mettre en valeur les immenses richesses du Nord-Ouest canadien, que ce soit dans les techniques d'exploitation, de transformation, d'acheminement des hydrocarbures, ou que ce soit dans la construction d'infrastructures", a-t-il ainsi déclaré.

Les écologistes français montent au front

Il n'en fallait pas davantage pour déclencher une nouvelle polémique. Son ancienne ministre de l'environnement, Delphine Batho, est montée au créneau en qualifiant cette sortie de "maladroite". Pour elle, le président a mal choisi le moment pour avancer ces déclarations.

C'est "le jour où le Giec [Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, Ndlr] rend son rapport" sur les menaces de réchauffement climatique (...) Et "c'est l'endroit où il y a une catastrophe écologique gigantesque, des destructions de la forêt boréale, des égouts à ciel ouvert, et c'est le pétrole qui est le plus sale du monde", a-t-elle a ainsi déclaré.

De son côté, Yannick Jadot, eurodéputé écologiste, estime que François Hollande manquerait à ses responsabilités en tant que président du pays d'accueil de la grande conférence pour le dérèglement climatique qui doit avoir se tenir à Paris en 2015.

Sur RFI, il a accusé Alberta de mépriser "totalement la lutte contre le dérèglement climatique", critiquant un François Hollande à "la recherche de contrats pour Total, pour arracher la dernière goutte de pétrole de la Terre". "Il faut un peu de sérieux, un peu de cohérence", a insisté l'eurodéputé.