Les téléphones des citoyens américains scrutés par des avions-espions

Par latribune.fr  |   |  330  mots
Les Etats-Unis sont régulièrement accusés de mettre en place des systèmes de surveillance et d'espionnage.
D'après le Wall Street Journal, l'US Marshals Service utilise des avions capables d'accéder aux téléphones portables des citoyens américains. Le ministère de la Justice s'est borné à répondre que ces agences se pliaient à la législation.

Les autorités américaines ont mis en place un dispositif d'espionnage par avions qui récupèrent certaines données des téléphones portables de dizaines de milliers de personnes, pour tenter de localiser et capturer des criminels, écrit jeudi le Wall Street Journal (WSJ).

Les téléphones dupés par un faux signal

Concrètement, selon le journal, le US Marshals Service, agence de police fédérale du ministère de la Justice, opère dans au moins cinq aéroports américains importants, grâce à de petits avions qui transportent des boîtiers imitant les signaux émis par des antennes-relais de téléphonie mobile.

Ainsi dupés, les téléphones portables s'y connectent et partagent à l'insu des utilisateurs certaines informations comme des numéros d'identifiants uniques et des données de localisation, affirme le quotidien. Ces boîtiers dits "dirtbox" tireraient leur nom de l'acronyme de Digital Recovery Technology Inc., filiale de Boeing qui fabriquerait cet appareil.

Le Wall Street Journal, citant des sources anonymes proches du programme, avance que ces avions survoleraient le pays de façon régulière pour recueillir les données de dizaines de milliers de téléphones portables. A tel point que la majorité de la population américaine serait concernée.

> voir le questions-réponses du Wall Street Journal sur le programme (en anglais)

La loi serait respectée selon le ministère de la justice

Le ministère américain de la Justice a refusé de faire des commentaires au WSJ, se bornant à dire que ses agences se plient à la législation pour tout ce qui a trait à la surveillance et l'espionnage.

Ce programme aurait permis de révéler la localisation de téléphones portables de criminels ou de suspects de crimes, selon le journal. Le responsable technologique de l'Union américaine de défense des libertés (ACLU), Christopher Soghoian, a qualifié ce programme "d'inexcusable", auprès du WSJ.