Franc suisse : "les entreprises devraient pouvoir s'ajuster"

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  392  mots
"Nos entreprises sont dans une bien meilleure position qu'en 2011 lorsque ce taux plancher a été introduit", explique la ministre.
La ministre des Finances suisse, Eveline Widmer-Schlumpf, affirme dimanche que l'abandon par la Banque nationale suisse du cours plancher du franc helvète, qui a fait bondir la monnaie nationale, constitue un "développement positif". Selon elle, l'économie nationale devrait pouvoir le digérer.

"J'ai confiance dans la capacité de notre économie à faire face à cette décision."

En ces termes la ministre des Finances de la confédération suisse, Eveline Widmer-Schlumpf, a commenté dimanche 18 janvier l'abandon surprise du cours plancher du franc helvète annoncé jeudi par la banque centrale du pays, qui a fait bondir la devise nationale. Dans des entretiens publiés par les quotidiens SonntagsBlick et Schweiz am Sonntag, la ministre explique:

"Nos entreprises sont dans une bien meilleure position qu'en 2011 lorsque ce taux plancher a été introduit".

"Si le taux de change reste au-dessus de 1,10 franc suisse pour un euro, les entreprises devraient pouvoir s'ajuster", poursuit-elle.

Pour Eveline Widmer-Schlumpf, la décision de la BNS est d'ailleurs un "développement positif" qui donnera à la banque centrale de la confédération davantage de marges de manoeuvre.

Le secteur touristique enregistre déjà des annulations

Depuis septembre 2011, le franc suisse ne pouvait passer sous le seuil de 1,20 pour un euro. La décision de la Banque nationale suisse (BNS), dont l'annonce a surpris les marchés, a provoqué sa brusque appréciation: la monnaie helvète a gagné près de 30% contre l'euro.

La Banque nationale suisse a justifié sa décision par les disparités entre les politiques monétaires menées dans les principales zones. Mais nombre d'acteurs économiques suisses se sont émus de cet abandon. Le secteur touristique, particulièrement exposé aux fluctuations de changes, affirme enregistrer déjà des annulations de réservations en provenance d'Europe.

Une "menace existentielle"

Hans Hess, président de SwissMem, qui représente l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux, affirme pour sa part dans les colonnes le quotidien NZZ am Sonntag qu'une entreprise industrielle sur cinq est confrontée à une "menace existentielle", rapporte Reuters. D'après SwissMem, les entreprises de l'industrie suisse du secteur exportent près de 80% de leur production, majoritairement à destination des marchés européens.

"Les entreprises de la branche sont confrontées dans ces marchés à une rude concurrence. Même avec un cours de change de CHF 1,20 le franc suisse était surévalué par rapport à l'euro", note SwissMem.

L'industriel partage toutefois en partie l'avis de la ministre des Finances:

"L'abolition du taux plancher va détruire des emplois, mais le secteur a surmonté la crise du franc en 2011 et s'adaptera aussi à cette crise", estime-t-il.