L'auteur des fusillades de Copenhague abattu par la police

Par latribune.fr  |   |  883  mots
La police danoise pense avoir abattu ce dimanche à Copenhague, l'auteur de deux fusillades qui ont lieu quelques heures plus tôt dans la capitale danoise qui ont fait deux morts et cinq blessés. Après une première attaque samedi dans un centre culturel, des coups de feu ont retenti après minuit près de la synagogue de Copenhague, faisant un mort.

La police danoise pense avoir abattu ce dimanche à Copenhague, l'auteur de deux fusillades qui ont lieu quelques heures plus tôt dans la capitale danoise qui ont fait deux morts et cinq blessés.

"Nous pensons qu'il s'agit du même homme qui est l'auteur des deux fusillades", a dit un porte-parole de la police, Torben Moelgaard Jensen, lors d'une conférence de presse.

L'homme est soupçonné d'avoir voulu imiter les attentats à Paris en janvier, ont indiqué dimanche à la presse les enquêteurs. La police s'est refusée à livrer une quelconque information sur l'identité de cet homme, affirmant simplement que les premiers éléments, dont ceux déjà connus à son sujet avant les attaques qui ont fait deux morts, laissaient penser qu'il était "inspiré" par l'idéologie d'organisations comme l'État islamique.

L'homme a ouvert le feu sur les policiers

L'homme abattu venait d'ouvrir le feu sur les forces de l'ordre, a précisé la police. L'échange de coups de feu entre l'homme et la police a eu lieu dans le quartier populaire de Nørrebro, où les autorités avaient placé un logement sous surveillance. À un moment donné, une personne qui pourrait liée à l'enquête est arrivée sur place", a expliqué la police. Quand les agents ont apostrophé cet homme, "il a ouvert le feu". Aucun des policiers qui ont répliqué et l'ont abattu n'a été blessé.

 Tirs cette nuit près de la synagogue

Samedi après-midi, lors de la première attaque un homme a criblé de balles un centre culturel où se tenait un débat sur l'islamisme et la liberté d'expression, faisant un mort dans l'assistance, un homme âgé de 55 ans, et blessant trois policiers. Par la suite, des coups de feu ont retenti dans la nuit de samedi à dimanche après minuit (près de la synagogue de Copenhague. Une personne a été mortellement blessée à la tête, un policier a été blessé à la jambe et un autre au bras.

Selon une association communautaire juive, le jeune homme tué était un juif qui surveillait les accès aux bâtiments pendant qu'une cérémonie avait lieu à l'intérieur.

"La police était déjà sur place. Une personne est arrivée et a commencé à tirer", a déclaré le porte-parole de la police, Allan Teddy Wadsworth-Hansen, précisant que la vie des policiers n'était pas en danger.

Un homme athlétique

Les forces de l'ordre avait diffusé dans la soirée une photo, apparemment prise dans un parking, d'un homme vêtu d'une doudoune foncée et d'un bonnet ou d'une cagoule bordeaux, avec un signalement: 25 à 30 ans, environ 1,85 m, athlétique. Des secteurs de la capitale danoise ont été bouclés mais il ne s'agissait pas « d'un couvre-feu général » expliquait un porte-parole, assurant que « les gens pouvaient se déplacer dans Copenhague, en sécurité ».

Après la première fusillade, la chef du gouvernement danois, Helle Thorning-Schmidt, a dénoncé "un acte de violence cynique". Il estime que "tout porte à croire que la fusillade (...) était un attentat politique et de ce fait un acte terroriste".

Paris a immédiatement condamné "avec la plus grande fermeté" cette "attaque terroriste". Washington a évoqué une attaque "déplorable" et proposé d'apporter son aide à l'enquête.

"Au moins 50 coups de feu"

Joint par l'AFP, l'ambassadeur de France au Danemark, François Zimeray, a décrit un assaut brutal sur le centre culturel, au sein duquel se trouvait notamment l'artiste et caricaturiste suédois Lars Vilks, qui a été l'objet de plusieurs menaces et d'agressions depuis la publication à l'été 2007 d'un dessin représentant le prophète Mahomet avec un corps de chien.

"Ils nous ont tiré dessus de l'extérieur. C'était la même intention que (l'attaque contre) Charlie Hebdo sauf qu'ils n'ont pas réussi à entrer", a-t-il déclaré.

"Intuitivement je dirais qu'il y a eu au moins 50 coups de feu, et les policiers ici nous disent 200. Des balles sont passées à travers les portes et tout le monde s'est jeté à terre", a raconté l'ambassadeur. Plusieurs dizaines de personnes assistaient au débat sous protection policière.

Les vitres ont été criblées de nombreux impacts. Et la BBC a diffusé un enregistrement où on entend l'Ukrainienne Inna Shevchenko, du mouvement Femen, interrompue par des dizaines de coups de feu qui claquent sans répit.

Attaque planifiée

Les services de renseignement (PET) ont indiqué que l'attaque était "planifiée". Mais la police a estimé que la question de la ou des personnes spécifiquement visées n'était "pas évidente".

 Cette dernière a d'abord parlé de deux assaillants présumés ayant pris la fuite à bord d'une voiture. Le véhicule, vide, a été retrouvé quelques heures plus tard, à proximité du lieu de la fusillade et d'une gare. Puis quatre heures après l'attaque, les forces de l'ordre ont indiqué que "les premiers témoignages indiquent qu'il n'y avait qu'un auteur" des coups de feu.

Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, était attendu à la mi-journée dimanche à Copenhague.

"On se sent tous Danois ce soir", a déclaré à l'AFP un chroniqueur de Charlie Hebdo, Patrick Pelloux. "C'est affreux parce que c'est un mois après les attentats à Paris, cela fait ressortir toute la tristesse."