Le Japon parvient laborieusement à s'extraire de la récession

Par latribune.fr (avec Reuters)  |   |  407  mots
Du 3e au 4e trimestre, le PIB s'est accru de 0,6%.
Le PIB du pays a bondi de 2,2% au quatrième trimestre 2014 en rythme annualisé. Cette performance est toutefois inférieure aux attentes.

Finie la récession au Japon. Le produit intérieur brut du pays a crû de 2,2% en rythme annualisé sur le trimestre d'octobre à décembre, selon les statistiques gouvernementales publiées lundi 16 février.

Cette première estimation de la hausse du PIB fait suite à une contraction de 2,3% au troisième trimestre 2014, quand l'économie souffrait encore d'une hausse de la TVA. La croissance du PIB est cependant moins forte que n'escomptaient les économistes interrogés par Reuters, dont la médiane des estimations s'établissait à +3,7%.

De trimestre à trimestre, le PIB s'est accru de 0,6% sur la période.

La consommation des ménages toujours au ralenti

Dans le détail, la demande externe a ajouté 0,2 point de pourcentage à la croissance du trimestre d'octobre à décembre, grâce à des exportations robustes vers la Chine et les Etats-Unis, les deux principaux marchés extérieurs des entreprises nippones. Mais la consommation des ménages, qui représente environ 60% du PIB, a augmenté seulement de 0,3% au dernier trimestre alors que les économistes prévoyaient une hausse de 0,7%.

L'investissement n'a augmenté que de 0,1% après deux trimestres consécutifs de baisse, ce qui suggère que la politique de la planche à billets pratiquée par la banque centrale n'incite que moyennement les sociétés à investir.

Les économistes réservés

Commentant les statistiques, le ministre de l'Economie Akira Amari a déclaré à la presse que l'économie était en voie de se reprendre, avec des signes d'amélioration du moral des ménages. Cependant, des analystes font la fine bouche devant le faible rebond de la consommation et de l'investissement. Ainsi, selon Takeshi Minami, économiste en chef à l'institut de recherche Norinchukin, "ce sont des chiffres plutôt décevants":

"La situation reste faible et les entreprises reportent clairement leurs investissements", estime-t-il.

L'avenir de la politique monétaire de la BoJ en cause

La sortie de la récession devrait néanmoins permettre à la Banque du Japon de geler pour l'instant son programme monétaire incitatif, même si son objectif d'inflation à 2% s'est encore éloigné avec la chute des prix du pétrole.  Taro Saito, directeur des recherches économiques à l'institut NLI, prédit:

"La BOJ devrait maintenir sa politique monétaire inchangée pendant un moment pour observer l'impact du dernier assouplissement quantitatif."

Les chiffres de la croissance devraient être scrutés de près lors de la réunion de deux jours de la BOJ, mardi 17 et mercredi 18 février.