Critiques au Sénat sur les prévisions de croissance françaises

Par EurActiv.fr pour latribune.fr  |   |  380  mots
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Le sénateur Philippe Marini juge que la croissance envisagée par le gouvernement pour l'année 2012 est "excessivement volontariste". Un optimisme qui pourrait coûter entre 6 et 10 milliards d'euros à la France.

"Le temps est venu de combattre le déni de réalité." Les mots sont du centriste Jean Arthuis, qui préside la commission des Finances du Palais du Sénat. Au cours d'une conférence de presse commune avec Philippe Marini (UMP), mercredi 27 avril, il a vivement critiqué la croissance envisagée par le gouvernement dans son projet de programme de stabilité des années 2011 à 2014.

 

Dans la loi de programmation des finances publiques de cette période, Bercy envisage en effet une croissance du PIB français de 2% en 2011, 2,25% en 2012, et 2,5% en 2013 et 2014. Une hypothèse "délibérément optimiste", juge Philippe Marini. "Nous préconisons de choisir un taux de 2%" entre 2012 et 2014, poursuit le sénateur.

"Avec une hypothèse de 2%, on est sûr de ne pas se tromper de beaucoup sur une longue période. Avec une hypothèse de 2,5%, on est sûr de se tromper", explique Philippe Marini.

Clé de voûte

Le sénateur estime que le choix d'un "scénario prudent" est une nécessité "si l'on veut bénéficier de la crédibilité la plus large. Une crédibilité essentielle non seulement pour la France, mais aussi pour l'ensemble de la zone euro, juge le sénateur. "Le mécanisme européen de sauvetage repose sur le triple A de la France. C'est la clé de voûte de l'ensemble de l'édifice", estime-t-il.

De plus, ajoute Philippe Marini, ces hypothèses de croissance particulièrement optimistes sont l'une des causes du non respect habituel par la France de ses engagements budgétaires.

L'élu vante les pratiques d'autres pays européens, "plus sages" que la France. "Aux Pays-Bas, un bureau central de planification, qui dépend du ministère des Finances, détermine les hypothèses macroéconomiques. Ce sont toujours ces chiffres qui sont pris en compte dans les décisions. Le gouvernement n'y touche jamais", affirme-t-il.

Coup de rabot

Les prévisions de Bercy, "excessivement volontaristes", risquent d'avoir une conséquence funeste : le gouvernement devra sans doute annoncer, à l'automne, l'obligation de combler un trou de l'ordre de 6 à 10 milliards d'euros, s'alarme le sénateur.

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