Fiscalité : une comparaison avec l'Allemagne à double tranchant

Par EurActiv.fr pour latribune.fr  |   |  355  mots
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Une étude propose d'appliquer en France les méthodes allemandes en matière de finances publiques. La comparaison avec l'Allemagne, championne de l'orthodoxie budgétaire, est pourtant sujette à caution.

Réduction des effectifs de fonctionnaires, coupes dans les dépenses publiques, suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune... Selon une étude du think tank Thomas More, la France devrait procéder à un "big bang fiscal". Le constat part d'une comparaison avec les méthodes allemandes.

Depuis dix ans, Berlin s'illustre par une plus grande modération dans les dépenses publiques. La France, au contraire, serait peu regardante. Dans l'éducation primaire et secondaire, le pays débourse 816 euros de plus par élève en moyenne, rapporte l'étude, tout en ayant 1,2 millions d'élèves de moins que l'Allemagne. Dans la santé, le surcroît est de 372 euros par habitant. Dans le logement, les coûts rapportés au PIB seraient deux fois plus élevés. Au total, "la France dépense 163 milliards d'euros de plus par an que l'Allemagne alors qu'elle compte 18 millions d'habitants de moins."

Si la RGPP (réforme générale des politiques publiques, ndlr) prévoit de raboter les dépenses publiques de 7 milliards d'euros, les auteurs de l'étude suggèrent donc de les faire fondre de 100 milliards d'euros.

"Baisse structurelle des impôts"

Mais, selon certains économistes, la méthode proposée par l'étude pour diminuer les dépenses est contestable. Loin de lâcher du lest, la France s'est montrée constante dans la gestion de ses dépenses publiques, qui stagnent autour de 53% du PIB depuis le milieu des années 90. Dans le même temps, la dette a en revanche bondi de 50% à 76% du PIB avant la crise.

Une fuite en avant en partie « imputable à une baisse structurelle des impôts », notent les économistes Muriel Pucci et Bruno Tinel dans une analyse parue aux Presses de Sciences Po. Pour preuve, la réduction de l'impôt sur les sociétés de 50% à 33,33% ou les exonérations de cotisations sociales sur les bas salaires.

Trop d'écoles dans les campagnes ?

Reste que le taux de dépenses publiques Outre-Rhin est inférieur de 10 points.

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