Le plaidoyer choc de la Turquie pour justifier son intégration dans l'Union européenne

Par EurActiv.fr pour latribune.fr  |   |  360  mots
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A Paris, le ministre des Affaires européennes turc, Egemen Bagis, a tenté de répondre à toutes les objections brandies par ceux qui s'opposent à l'entrée de son pays dans l'UE. "Ce serait un avantage pour l'Europe, dont 10% de la population est musulmane" a-t-il notamment expliqué.

En visite à Paris, mercredi 6 avril, le ministre des Affaires européennes turc, Egemen Bagis, a tenté de faire évoluer la position du gouvernement français, farouchement opposé à l'entrée de la Turquie dans l'UE. Au cours d'une rencontre avec la presse, M. Bagis a mis les pieds dans le plat, soulevant les objections les plus courantes à l'entrée de son pays dans l'Europe.

"On dit que la Turquie est trop grande, trop religieuse, et trop pauvre", a-t-il affirmé. "Trop pauvre? Ce n'est plus vrai", a-t-il objecté. "Trop grande ? La diplomatie européenne serait renforcée si la Turquie faisait partie de l'UE", a-t-il poursuivi. "Musulmans? Nous n'avons jamais dit que nous ne l'étions pas." Et le ministre d'ajouter: "Ce serait un avantage pour l'Europe, dont 10% de la population est musulmane. Voulons-nous qu'elle soit influencée par le message de Ben Laden, ou que la Turquie leur dise que la démocratie et l'islam peuvent coexister?" Il a estimé que la Turquie fait "coexister l'islam et la démocratie depuis 200 ans".

Paix

Au-delà de la question religieuse, le ministre turc est aussi revenu sur les voisins de la Turquie. L'UE a-t-elle vocation à avoir des frontières communes avec l'Irak et l'Iran? "Si c'était le cas, cela accroîtrait l'influence de l'Union européenne dans la région, et donnerait de l'espoir aux populations de ces pays", a répondu Egemen Bagis. "Il n'y a pas de frontières géographiques, mais psychologiques", a-t-il ajouté.

"L'intégration de la Turquie dans l'Union européenne est non seulement importante pour les Turcs et pour la région, mais aussi pour la paix globale." Selon un sondage publié fin février, 53% des Français sont opposés à une intégration européenne d'Ankara. Pour vaincre leurs réticences, le ministre turc veut notamment s'appuyer sur la question de l'énergie. "Lorsque la mère de famille à Paris ou à Cannes comprendra que le gaz qu'elle utilise pour faire chauffer son lait le matin vient de Turquie, les choses changeront."

Lire la suite de l'article : La Turquie est la preuve qu'Islam et démocratie peuvent coexister, selon Ankara.


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