Berlin dément le projet d'obligations "triple A"

Par latribune.fr avec AFP  |   |  419  mots
Copyright Reuters
Le ministère allemand des Finances a démenti ce lundi tout projet d'émission d'obligations communes aux pays de la zone euro dont la solvabilité est notée "AAA" par les agences de notation.

"Il n'y a pas de projet d'obligations d'élite ou d'obligations AAA", selon le communiqué du ministère, qui répète la position officielle de l' Allemagne, à savoir que toute solution à la crise de la dette doit passer d'abord par des "modifications des traités" européens visant à renforcer la discipline budgétaire.

Cette solution avait été évoquée en fin de semaine dernière par le quotidien allemand Die Welt selon qui l'Allemagne, la Finlande, les Pays-Bas plancheraient depuis "plusieurs semaines" sur la création d'obligations communes. Même le Royaume-Uni serait impliquée dans les discussions.

Surnommées "obligations d'élite", ces titres de dette pourraient être émis en commun par les six pays de la zone euro disposant de la meilleure note financière (AAA) avec un taux d'intérêt qui pourrait descendre jusqu'à 2% à 2,5%, selon le journal, qui cite des "sources proches des négociations". Les moyens financiers récoltés pourraient ensuite être mis à disposition du fonds de secours européen FESF pour aider les pays de la zone euro en difficulté ou garantir des rachats d'obligations par la BCE.

Un nouveau pacte de stabilité

Dans son édition de dimanche, le quotidien écrivait que la chancelière allemande et le président Sarkozy envisageaient la mise en oeuvre d'un nouveau pacte de stabilité qui serait limité à quelques pays de la zone euro.

D'après le journal, qui s'appuie sur des sources gouvernementales, les deux dirigeants veulent mettre en oeuvre rapidement un nouveau pacte exclusif entre la France, l'Allemagne et certains pays, sur le modèle de l'accord de Schengen sur la circulation des personnes qui comprend actuellement 10 des 27 de l'UE. Paris et Berlin feront des propositions en ce sens au cours de la semaine, avant le sommet européen du 9 décembre.

"Nous travaillons de manière intensive à créer une union de la stabilité. Nous voulons y arriver via des changements des traités, et proposons pour cela d'imposer des règles strictes de déficit pour les budgets des Etats", rappelle le ministère des Finances, qui juge que ces réformes des traités peuvent "être faites rapidement".

"C'est de cette manière que nous regagnerons la confiance des marchés", et "tout cela n'a rien à voir avec des obligations d'élite", affirme encore Berlin, qui assure que ce projet n'a été évoqué ni lors d'une rencontre la semaine dernière du ministre Wolfgang Schäuble avec ses homologues finlandais et néerlandais, ni dans des discussions avec les Britanniques.