Londres laissera les 26 autres pays de l'Union utiliser les institutions communautaires

Par latribune.fr  |   |  380  mots
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La Grande-Bretagne n'empêchera pas les autres pays de l'Union européenne d'utiliser les institutions communautaires pour la mise en œuvre de leur accord sur un renforcement des contrôles des budgets nationaux, a déclaré vendredi Nick Clegg.

Le gouvernement britannique n'a pas souscrit à cet accord, censé renforcer la crédibilité de la zone euro, et il a même menacé dans un premier temps d'opposer son veto à l'utilisation d'institutions telles que la Commission européenne ou la Cour européenne de Justice pour la mise en application de l'accord conclu par les 26 autres pays membres de l'UE.

Le Premier ministre conservateur David Cameron a par la suite assoupli sa position en assurant qu'il étudierait toutes les propositions avec "un esprit d'ouverture".

Son allié libéral démocrate et vice-Premier ministre Nick Clegg va plus loin. "Nous avons indiqué que cela nous conviendrait de les laisser utiliser les institutions de l'UE", a-t-il dit, cité vendredi par le Guardian.

Prié de dire s'il était absolument clair aux yeux de la Grande-Bretagne que la nouvelle instance inter-gouvernementale censée superviser la discipline budgétaire dans la zone euro pouvait utiliser les institutions de l'UE, il a répondu: "Oui, oui".

La décision prise par David Cameron, conservateur eurosceptique, lors du sommet de Bruxelles a isolé la Grande-Bretagne et a provoqué des tensions au sein de la coalition gouvernementale avec les libéraux démocrates, plus europhiles.

Après le sommet de Bruxelles, Nick Clegg s'était dit "amèrement déçu".

Autre signe de conciliation apparu vendredi, la Grande-Bretagne, qui ne fait pas partie de la zone euro, a été autorisée à suivre les discussions sur le nouvel accord intergouvernemental avec un statut d'"observateur", ont déclaré des responsables européens.

"Les choses se calment à la suite du sommet de la semaine dernière et le gouvernement a déjà pris de très importantes initiatives ces derniers jours afin de se ré-impliquer, de se remettre en selle et de revenir au coeur du débat", a dit Nick Clegg.

Dans cette interview, il accuse les eurosceptiques britanniques d'alimenter la xénophobie et le chauvinisme avec leur "politique du grief".

L'attitude de David Cameron lors du dernier sommet de l'UE est devenue une source de tensions avec la France, où les attaques fusent contre le traitement dont bénéficie la Grande-Bretagne auprès des agences de notation.

Le Premier ministre français François Fillon a appelé Nick Clegg vendredi pour tenter d'aplanir les différends.