Plan d'austérité : le gouvernement ibère est rude

Par latribune.fr  |   |  551  mots
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Les marchés ont applaudi les coupes budgétaires atteignant 16,5 milliards d'euros en 2012, annoncées par Mariano Rajoy, le futur chef du gouvernement. Malgré cela, le déficit pourrait dépasser l'objectif initialement prévu de 6% du PIB.

Le futur chef du gouvernement espagnol de droite, Mariano Rajoy, a tenté lundi de rassurer les marchés en dévoilant les grandes lignes de son plan d'austérité, dont une nouvelle coupe budgétaire, dans un pays menacé de récession et frappé par un chômage record.

En 2012, "nous devrons réduire de 16,5 milliards d'euros le décalage entre les revenus et les dépenses pour l'ensemble des administrations publiques", a déclaré M. Rajoy lors de son discours d'investiture devant le Parlement.

Les détails de son programme étaient très attendus par les marchés depuis la large victoire du Parti populaire (PP) aux élections législatives du 20 novembre, alors que l'Espagne a connu ces derniers mois plusieurs épisodes de turbulences face aux investisseurs, en pleine crise de la dette en zone euro.

La Bourse madrilène semblait bien réagir lundi matin aux annonces de Mariano Rajoy, prenant 1,54% à 13h45 heure française.

Le pays, qui souffre durement de la crise et de l'éclatement de sa bulle immobilière, s'est fixé comme objectif principal la réduction du déficit public, après avoir atteint 9,3% en 2010.

Mais l'objectif pourrait ne pas être atteint cette année. Rappelant le chiffre visé pour 2011, 6% du PIB, le prochain chef du gouvernement a prévenu qu'il "risque d'être dépassé, nous le saurons le moment voulu".

Le Conseil des ministres du 30 décembre sera l'occasion d'approuver "un décret-loi de mesures d'urgence", a annoncé M. Rajoy, détaillant les premières réformes qu'il compte mener.

1- Une loi de stabilité budgétaire

"La première loi que nous approuverons, la première pierre de notre projet réformiste, sera la loi de stabilité budgétaire", qui sera votée en janvier, a-t-il indiqué. Cette loi organique complètera la réforme de la "règle d'or" budgétaire approuvée en septembre par l'Espagne, qui introduit dans la Constitution le principe de l'équilibre budgétaire. La loi y ajoute des limites chiffrées à partir de 2020, de 0,40% du PIB pour le déficit structurel et de 60% du PIB pour la dette publique.

2 - Assainir le secteur financier

"En deuxième lieu, il est nécessaire de terminer de manière effective le processus d'assainissement du secteur financier", a dit M. Rajoy. Le secteur bancaire espagnol a particulièrement souffert de l'éclatement en 2008 de la bulle immobilière, à laquelle il était très exposé. Les derniers chiffres publiés lundi matin par la Banque d'Espagne ont montré que les créances douteuses -- principalement des crédits immobiliers susceptibles de ne pas être remboursés -- représentaient en octobre 7,42% du total des créances des banques, un nouveau record depuis novembre 1994.

3 - Moderniser la législation du travail

Le prochain chef du gouvernement a aussi annoncé qu'il mènerait "une modernisation de la législation du travail" pour faire face à la plus grande faiblesse de l'économie espagnole: le taux de chômage de 21,52%, un record parmi les pays industrialisés.

4 - Simplifier le secteur public

Enfin, la nouvelle équipe dirigeante prévoit d'"ouvrir un processus de simplification du secteur public", via notamment "une profonde réforme administrative qui permette d'éliminer les doublons", entre les différents échelons de ce pays très décentralisé.