Le parti populaire soutient Viktor Orban au parlement européen

Par Olivier Mirguet, à Strasbourg  |   |  359  mots
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Le Premier ministre hongrois se dit prêt à modifier les textes de lois visés par la procédure d'infraction de la Commission européenne.

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, s'est invité mercredi au parlement Européen, à Strasbourg, afin de répondre aux pressions croissantes de la Commission européenne, qui vient d'engager trois procédures d'infraction contre son pays.

La Commission conteste la nouvelle constitution, entrée en vigueur à Budapest le 1er janvier, notamment parce qu'elle viole la législation communautaire sur l'indépendance des banques centrales, parce qu'elle concentre les pouvoirs judiciaires au sein d'une nouvelle administration. Et aussi parce qu'elle abaisse l'âge de départ en retraite des juges de 70 ans à 62 ans.

"Viktor Orban m'a fait part de son accord pour modifier les textes concernés", a déclaré José Manuel Barroso, président de la Commission européenne. "Mais les enjeux soulevés par ces questions en Hongrie peuvent dépasser ces thèmes juridiques. Interrogeons-nous quant à la qualité de la démocratie en Hongrie".

Minimisant les problèmes soulevés par la procédure d'infraction soulevés par la Commission, Viktor Orban s'est dit prêt à "modifier" les textes controversés.

Il a surtout souligné certaines dispositions de la nouvelle constitution hongroise, "qui a remplacé la dernière constitution d'origine stalinienne encore en vigueur en Europe, et protège l'environnement et les minorités du pays".

S'abstenant de répondre aux attaques de Daniel Cohn-Bendit, qui lui reproche "d'aller dans la direction de Chavez et de Castro", Viktor Orban a reçu l'appui du député français Joseph Daul, président du parti populaire européen (PPE), groupe majoritaire du parlement auquel son parti national, le Fidesz, est rattaché.

"Mon groupe s'en remet entièrement au jugement de la Commission européenne ", a déclaré Joseph Daul.

"Nous ne pourrons pas nous en tenir à de simples ajustements juridiques", a attaqué la socialiste française Sylvie Guilaume. "Vous menez une politique mortifère, vous remettez en cause l'indépendance des médias, de la justice et la protection de la vie privée", a encore accusé le libéral belge Louis Michel. "Ce débat est un test pour l'Europe. Sommes-nous disposés à défendre nos valeurs communes ?", s'interroge la libérale néerlandaise Sophia in't Veld.