Au Portugal, les indignés dans la rue pour réclamer la suspension du paiement de la dette

Par latribune.fr avec AFP  |   |  340  mots
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Plusieurs centaines de personnes ont manifesté aujourd'hui à Lisbonne lors d'une "marche de l'indignation" contre les mesures d'austérité et les réformes mises en oeuvre par le gouvernement portugais dans le cadre du plan d'aide accordé par l'UE et le FMI.

Rangés derrière une banderole clamant "cette dette n'est pas la nôtre", environ un millier de manifestants, selon les estimations des médias, ont défilé dans l'après-midi en direction du Parlement à l'appel du mouvement des "indignés". "Suspendre le paiement de la dette" ou "austérité, chômage, précarité... Basta!", disaient les pancartes brandies par certains.

Le début du défilé a été marqué par de brèves échauffourées entre ces manifestants et une vingtaine de militants nationalistes, facilement écartés du cortège par la police.

Troisième pays de la zone euro à faire appel à une aide extérieure, le Portugal s'est engagé auprès de l'Union européenne et du Fonds monétaire international à mettre en oeuvre un exigeant programme de rigueur et de réformes en échange d'un prêt de 78 milliards d'euros. Cette semaine, le gouvernement de centre-droit a franchi un cap important en signant un accord pour "la croissance, la compétitivité et l'emploi" avec le patronat et l'UGT, la deuxième confédération syndicale du pays.

L'accord, auquel s'oppose fermement la CGTP, principale centrale syndicale, permettra notamment d'assouplir le marché du travail, supprimer des jours fériés et réduire les congés. "Je suis dans la rue pour réaffirmer mon opposition à ce régime d'austérité et au retrait des droits des travailleurs", a expliqué Rafael Rostm, un chômeur de 25 ans qui, sans aucune aide sociale, vit de petits boulots et de l'aide de sa famille. Pour Alexandre Carvalho, activiste du mouvement Génération galère, "le désespoir et la misère seront de plus en plus évidents et la contestation à l'austérité va continuer, car beaucoup de gens refusent ce soi-disant accord de concertation sociale".

Dans la matinée, le Premier ministre Pedro Passos Coelho avait assuré devant des représentants de la troïka des créanciers UE-BCE-FMI que le pays était "remarquablement uni autour de la nécessité de changer profondément certaines de nos institutions économiques".