Olli Rehn plaide pour une aide accrue la Grèce

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  475  mots
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Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaire, Olli Rehn, a déclaré jeudi qu'il fallait davantage de fonds publics pour pallier les insuffisances du deuxième plan de sauvetage accordé à la Grèce, si les créanciers privés acceptent une décote de leurs titres obligataires grecs.

Olli Rehn a dit à Reuters qu'il serait nécessaire que les Etats de la zone euro et les institutions européennes renforcent leurs apports afin que la dette publique grecque puisse être réduite à 120% du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2020. Et il s'attend à ce qu'un accord d'échange de dette soit conclu avec le secteur privé dans les jours à venir.

La Grèce et ses créanciers privés reprennent jeudi à Athènes leurs dures négociations sur la restructuration de la dette du pays alors que le temps presse pour éviter un défaut. "En fait, nous nous approchons d'un accord entre le gouvernement grec et le secteur privé. Je m'attends à ce qu'il soit conclu dans les jours à venir, probablement en janvier, et non en février", a-t-il dit lors d'une interview accordée à la chaîne Reuters Insider.

L'Union européenne et le fonds monétaire international (FMI) analyseraient alors la viabilité de la dette grecque pour identifier les obstacles à la réalisation des objectifs économiques et budgétaires d'Athènes à l'horizon 2020.

"Nous préparons un train de mesures qui ouvrira la voie à une solution viable pour la Grèce, et dans ce train de mesures, il y aura probablement une augmentation des besoins de financement publics, sur la base d'une analyse révisée de la viabilité budgétaire, mais rien de gigantesque".

Interrogé sur une contribution de la BCE sous la forme d'un renoncement aux bénéfices tirés des titres de dette grecque acheté au rabais sur le marché secondaire, il a déclaré ne pas vouloir se prononcer au nom de la BCE.

Mais ce partage du fardeau financier dépendra des décisions prises par "les institutions européennes". La BCE est la seule institution européenne à détenir de la dette grecque.

Plusieurs sources de la BCE ont laissé entendre que les avis divergeaient au sein de l'institut d'émission sur cette question.

C'est la première fois qu'un responsable européen a exprimé l'idée que davantage de fonds pourraient être nécessaires pour le deuxième plan d'aide à la Grèce, en complément des 130 milliards d'euros déjà affectés.

L'Allemagne, la France ainsi que d'autres Etats de la zone euro ont jusqu'ici estimé que ce montant fixé en octobre ne devait pas être dépassé.

Olli Rehn a par ailleurs estimé que le prochain défi de la zone euro, après la conclusion de l'accord sur la Grèce, est de renforcer son pare-feu financier.

Lors du discours d'ouverture du Forum économique mondial de Davos, la chancelière allemande Angela Merkel a pourtant rejeté mercredi les appels à une augmentation de la capacité des fonds de secours de la zone euro, estimant que la clef pour rassurer les marchés était de mettre en place des politiques gouvernementales qui inspirent confiance.